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Pendant longtemps, Gerhard Richter, interrogé sur la fréquence des peintures à motifs guerriers dans la première moitié des années 1960, éludait la question. Ainsi, à propos de ses images de chasseurs Mustang et de bombardiers, nous avait-il répondu qu’il ne fallait y voir que son goût pour la mécanique et les moteurs. On ne l’avait pas cru, mais on n’avait pas obtenu mieux. Aujourd’hui, la question ne se pose plus : l’histoire du IIIe Reich a été décisive pour lui tout au long de sa vie.

En 2014, il a révélé les quatre toiles intitulées Birkenau, du nom du camp d’extermination nazi. Elles se fondent sur les photos du camp prises en août 1944 par un déporté, publiées et analysées en 2004 par Georges Didi-Huberman dans son livre Images malgré tout (Minuit), où Richter les a découvertes en 2008. Après avoir d’abord essayé d’agrandir les photos en grisaille selon sa méthode, il les a recouvertes sous des gris raclés et écrasés, avec de rares traces de rouge et de vert. Ces abstractions ne laissent rien voir des images originelles. L’obsession est là, mais enfouie sous la peinture abstraite.

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11 commentaires

  1. Camille Durand le

    Les quatre toiles Birkenau sont caractéristiques de son approche abstraite. J’aurais aimé voir les photos originales pour comparer.

  2. On comprend que Richter ait mis du temps à parler de l’influence du passé nazi sur son art. Le sujet est lourd et complexe.

  3. L’art abstrait est paradoxal pour évoquer des événements si concrets et tragiques. Comment Richter arrive-t-il à transmettre tant de choses sans montrer de détails explicites ?

  4. Cela me fascine comment l’art peut aborder des sujets aussi sombres et délicats. L’histoire de l’holocauste est universelle, et Richter semble la traiter avec une profondeur unique.

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