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La mesure aurait sans aucun doute été saluée par la secrétaire générale de la CFDT Fonctions publiques, Mylène Jacquot, décédée brutalement vendredi 12 décembre à l’âge de 60 ans. Fidèle entre autres à la défense des droits des femmes fonctionnaires, elle l’aurait toutefois certainement jugée insuffisante. Dans le cadre de l’examen du budget 2026, le Sénat a adopté un amendement, samedi, visant à compenser la baisse de l’indemnisation des arrêts maladie pour les femmes enceintes du service public. En partie seulement, regrettent les syndicats. La mesure doit encore être définitivement approuvée par le Parlement.
La baisse décidée début 2025 de l’indemnisation des arrêts de courte durée « a pu avoir des conséquences défavorables » pour les femmes enceintes contraintes de s’arrêter de travailler, a concédé le gouvernement Lecornu. Depuis la réforme et comme l’ensemble des agents publics, celles-ci ne bénéficient désormais que d’un maintien de rémunération à 90 % en cas d’arrêt maladie contre 100 % jusqu’alors. Cela « les fragilise pendant la période de grossesse où l’arrêt peut être nécessaire pour la santé de la femme comme de l’enfant à naître », a reconnu l’exécutif.
L’amendement adopté allonge ainsi de deux à trois semaines la durée maximale du « congé pathologique prénatal » que les fonctionnaires enceintes peuvent prendre dès la déclaration de leur grossesse jusqu’au début de leur congé de maternité et qui, lui, prévoit une indemnisation à 100 %. Le coût de la mesure est estimé à 4 millions d’euros en année pleine. « Cette disposition permet de mieux les protéger », a expliqué le ministre délégué chargé de la fonction publique et de la réforme de l’Etat, David Amiel.
Tout en empêchant une perte de revenus, elle permet de mieux coller à la réalité, a-t-il ajouté : les fonctionnaires enceintes font en moyenne l’objet de sept jours d’arrêt en plus de leurs deux semaines actuelles de congé pré-accouchement. « Nous avons beaucoup travaillé avec les syndicats sur ce sujet », a ajouté la ministre de l’action et des comptes publics, Amélie de Montchalin, avant de rendre hommage à la leader de la CFDT Fonctions publiques. « La mesure est née d’un dialogue social approfondi que Mylène Jacquot apportait, elle lui doit beaucoup et les femmes de la fonction publique lui devront beaucoup », a-t-elle souligné.
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10 commentaires
Enfin une reconnaissance des difficultés spécifiques des femmes enceintes. Reste à savoir si cela sera appliqué correctement.
Une mesure symbolique, mais concrète pour les femmes enceintes dans la fonction publique. Dommage qu’elle arrive si tard.
Le Sénat a fait un pas, mais c’est le Parlement qui décidera. Espérons qu’il ira plus loin.
Intéressant, mais pourquoi partiellement seulement ? Les syndicats ont raison de souligner que cela reste insuffisant.
Votre point est pertinent. Peut-être faut-il une réforme plus globale.
Si la CFDT Fonctions Publiques avait été encore là, elle aurait exigé plus, c’est certain.
Absolument, c’était une militante infatigable.
Triste de voir que c’est une moindre compensation après la réforme. La santé des femmes et des enfants mérite mieux.
Tout à fait. Les réformes ne devraient pas se faire au détriment des plus fragiles.
90% contre 100%, c’est une baissesocket, surtout pour celles qui ont besoin de ces arrêts. Bof.