Listen to the article

0:00
0:00

Depuis qu’il a été libéré des geôles algériennes, le 12 novembre, et qu’il est rentré en France, mardi 18 novembre, Boualem Sansal a affirmé que sa parole n’était pas tout à fait libre : chacun de ses mots devait être pesé, a-t-il insisté, afin de ne pas jeter de l’huile sur le feu des relations franco-algériennes. Or, à l’écouter répondre aux questions du « Monde des livres », dans un bureau des éditions Gallimard, à Paris, on constate qu’en réalité l’écrivain est incapable de se plier à une telle autocensure. Sansal, à 81 ans, apparaît fidèle à lui-même, affichant toujours la même douceur pugnace, le même sourire bravache, la même spontanéité périlleuse. Coupable imprudence, diront certains. D’autres répondront qu’un écrivain, quand il tient sa langue, n’en est plus vraiment un.

Dans votre livre « Poste restante : Alger » (Gallimard, 2006), évoquant le « blocus de la pensée » qui étouffe la société algérienne, vous écriviez : « Etre en prison, d’accord, mais la tête libre de vagabonder. » Au cours des derniers mois, avez-vous eu cette liberté ?

Il vous reste 93.6% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager.

Salle de presse de TheNews.re. Nous couvrons l'actualité réunionnaise et internationale avec rigueur et objectivité. Notre mission : informer les citoyens avec des analyses approfondies sur la politique, la société, l'économie et la culture.

7 commentaires

  1. Antoine Martin le

    Boualem Sansal reste un esprit libre malgré les circonstances politiques. Sa franchise est rafraîchissante dans un climat où la prudence est souvent de mise.

  2. À 81 ans, Sansal prouve que l’âge n’a pas d’emprise sur son esprit affûté. Sa perspicacité et son refus de l’autocensure sont admirables.

  3. Claire Richard le

    On peut se demander si la publication de ses réflexions en France ne nuit pas aux relations diplomatiques avec l’Algérie. La prudence aurait peut-être évité des tensions.

Laisser une réponse