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Quatre textes, quatre spectacles, quatre salles : c’est le moins que puisse faire le théâtre pour rendre à Philippe Minyana les honneurs qu’il lui doit. C’est à un auteur de plus de 35 pièces et qui a voué sa vie à l’écriture que se consacrent, en octobre, des metteurs en scène. Parmi eux, Marcial Di Fonzo Bo qui crée Il s’en va. Portrait de Raoul (suite) aux Plateaux sauvages à Paris.
Echappée belle dans un onirisme saisi de mélancolie, cette représentation se traverse comme un temps suspendu au-dessus du quotidien et qui, pourtant, plonge d’un bond résolu dans le concret d’une histoire vraie : celle du comédien Raoul Fernandez. Il s’en va. Portrait de Raoul (suite) a le goût des retrouvailles heureuses entre un auteur et son interprète (ce Portrait étant le deuxième écrit par le dramaturge). Le goût, aussi, de la tendresse que partagent les deux complices pour un art qui cultive la déraison. Et peu importent les excès de cette déraison pourvu qu’au bout des entêtements, du travail, des nuits blanches, de l’envie, il y ait une scène, une fiction, un personnage, la lumière des projecteurs et le regard du spectateur sur Raoul, la créature qui vient de naître.
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6 commentaires
Une belle façon de rendre hommage à un auteur qui a marqué le théâtre contemporain. Dommage que ce genre d’événements se limite souvent à la capitale.
Oui, c’est vrai, mais peut-être que cela incitera d’autres villes à rendre hommage à leurs propres auteurs.
La déraison en art… voilà qui résonne avec tant de créations actuelles. Mais qu’en est-il quand cette déraison devient excessive ? Où est la limite ?
Je pense qu’il n’y en a pas, tant que cela sert l’œuvre. L’art ne doit jamais être enfermé dans des règles trop strictes.
Je me demande comment on peut capturer la complexité d’un personnage comme Raoul Fernandez en quelques heures de spectacle. L’onirisme semble être une belle échappatoire.
C’est justement ce qui rend le théâtre fascinant : la possibilité de mêler rêve et réalité pour toucher le public.