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Trois membres des forces de sécurité frontalières pakistanaises ont été tués, lundi 24 novembre, dans un attentat-suicide contre leur quartier général à Peshawar, dans la province du Khyber Pakhtunkhwa, frontalière de l’Afghanistan, a fait savoir lundi la police à l’Agence France-Presse (AFP).

« A 8 h 10 heure locale », trois personnes ont perpétré un attentat-suicide contre « le quartier général de la police frontalière (…) tuant trois membres des forces de sécurité qui gardaient l’entrée et en blessant quatre autres », a déclaré à l’AFP Mian Saeed, chef de la police de Peshawar. Il a ajouté que deux assaillants avaient réussi à pénétrer dans les locaux avant d’être « rapidement neutralisés ». Un journaliste de l’AFP présent sur le lieu de l’attaque a vu les dépouilles des attaquants présumés, des taches de sang sur la route et la porte du quartier général criblée de balles.

« L’attaque est terminée et une opération de nettoyage est en cours pour s’assurer qu’il ne reste aucune munition non explosée », a précisé à l’AFP Zulfiqar Hameed, inspecteur général de la police de Peshawar. Les auteurs de cette attaque non revendiquée à ce stade « seront retrouvés et punis », a réagi lundi le premier ministre, Shehbaz Sharif, répétant sa volonté d’« éradiquer le terrorisme ».

L’année 2024, la plus meurtrière pour le Pakistan

Islamabad, confronté à une résurgence d’attaques contre ses forces de sécurité, accuse inlassablement son voisin afghan d’« abriter » des groupes « terroristes », en tête desquels les talibans pakistanais (TTP), ce que Kaboul dément. Le 11 novembre, une attaque à la bombe devant un tribunal d’Islamabad avait fait 12 morts et des dizaines de blessés. Elle avait été revendiquée par une faction des talibans pakistanais et orchestrée d’Afghanistan, selon Islamabad, qui a arrêté quatre suspects.

Les relations entre le Pakistan et l’Afghanistan, envenimées par ces questions sécuritaires récurrentes, se sont détériorées jusqu’à conduire à leur pire affrontement à la mi-octobre. Les heurts avaient principalement eu lieu à la frontière, mais la confrontation avait aussi débordé jusqu’à Kaboul, touchée par des explosions attribuées par Islamabad à des « frappes de précision ». Les voisins sont convenus d’une trêve, fragile, dont ils ne sont pas parvenus à préciser les contours malgré plusieurs cycles de négociations, bloquant sur des questions sécuritaires. Ils avaient menacé de répliquer en cas d’attaque sur leur sol.

L’année 2024 a été la plus meurtrière pour le Pakistan en près d’une décennie, avec plus de 1 600 morts dans les violences.

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