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Il y a un an pile, l’artiste japonaise Chiharu Shiota inaugurait cette même double galerie à l’étage, à l’occasion de la réouverture après travaux du Grand Palais. Cette fois, Didier Fusillier, le président de l’institution parisienne, a choisi d’y rassembler deux artistes françaises de la même génération et à la carrière internationale, non dans l’idée de créer un dialogue, mais plutôt d’ouvrir une double fenêtre sur leur travail, avec deux expositions qui se font face. Entre la sculptrice Eva Jospin (née en 1975) et la peintre Claire Tabouret (née en 1981), quelques points communs se révèlent pourtant en filigrane, dont le plus inattendu : le carton, emblématique matière première de la première, et point d’étape du projet de vitraux pour la cathédrale Notre-Dame de la seconde, qui en présente les « cartons », soit les maquettes à l’échelle 1 de ses peintures, à partir desquelles les maîtres verriers créent leurs équivalents en morceaux de verre sertis de plomb.
Les deux artistes ont aussi en commun d’être en attente, bien que cette attente ne soit pas du même ordre. Tandis qu’Eva Jospin, élue à l’Académie des beaux-arts en décembre 2024, sera pleinement installée dans sa fonction, costume et épée d’académicienne de rigueur, courant 2026, Claire Tabouret fait, elle, face à une série de pétitions et de recours contre sa proposition de vitraux qui avait remporté, également en décembre 2024, l’appel à projets voulu par le président de la République face à Daniel Buren, Philippe Parreno, Jean-Michel Alberola ou encore Yan Pei Ming. Dernier rebondissement en date, le tribunal administratif de Paris a rejeté, le 28 novembre, le recours de l’association Sites & Monuments contre le remplacement d’un ensemble de vitraux clairs et purement décoratifs conçus au XIXe siècle par l’architecte Viollet-le-Duc par une proposition figurative contemporaine.
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9 commentaires
Intéressant de voir comment le carton, souvent associé à des projets éphémères, devient un matériau central dans l’œuvre d’Eva Jospin.
Exact, et c’est une matière qui apporte une touche à la fois fragile et robuste à ses sculptures.
Mais on se demande si ce choix est esthétique ou maternelle, étant donné son côté recyclable.
Eva Jospin à l’Académie des beaux-arts, une reconnaissance bien méritée. Quand est-ce qu’on verra ses nouvelles créations?
Avec son élection, son travail va probablement attirer encore plus d’attention.
Deux expositions face à face, c’est audacieux. Ça crée un dialogue implicite, ou simplement un contraste fort?
Les commissaires ont expliqué que c’était une question d’espace, pas de confrontation.
Claire Tabouret avec ses maquettes de vitraux pour Notre-Dame, c’est remarquable et symbolique. Espérons que le projet aboutisse.
Oui, après l’incendie, cette contribution artistique prend tout son sens.