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Le parquet de Toulouse a ouvert, mercredi 1er octobre, une enquête pour « bizutage aggravé, mise en danger de la vie d’autrui et violences en réunions », au sujet d’une « journée d’intégration » organisée en septembre par des étudiants de troisième année de la faculté de médecine de Toulouse-Rangueil. Le 24 septembre, en milieu d’après-midi, plusieurs personnes avaient été retrouvées en forêt de Bouconne, à vingt-cinq kilomètres à l’ouest de Toulouse. Certains étudiants, tous de deuxième année, étaient partiellement dénudés et alcoolisés, tandis que « certaines personnes effectivement étaient attachées à des arbres et bâillonnées », a précisé au Monde le vice-procureur Frédéric Cousin.
Ce n’est qu’une semaine après les faits que le doyen de l’université a porté plainte. Le 2 octobre, Philippe Baptiste, ministre chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche dans le gouvernement Bayrou, avait demandé « aux recteurs et aux dirigeants d’université et d’école de systématiquement saisir la justice et de sanctionner ces comportements intolérables ».
Lundi 6 octobre, aucune plainte n’avait en revanche été déposée par les élèves de deuxième année participant à cette journée. Alertés en début d’après-midi, les gendarmes avaient dénombré 55 personnes errant dans la forêt, dont certaines très alcoolisées, et « trois d’entre elles ont dû être évacuées vers les hôpitaux toulousains en raison de leur état de santé », a confirmé le parquet. Selon la direction de l’université, qui ne souhaite plus commenter l’affaire, « cet événement n’avait pas fait l’objet de validation ni d’autorisation par l’administration. Les risques pris étaient inconsidérés ». L’établissement précise que chaque association ou corporation d’étudiants doit signer une charte d’engagement afin de veiller au respect de toutes et tous, et « d’empêcher les activités et comportements dégradants et/ou dangereux, notamment en interdisant tout acte de bizutage ». Une pratique effectivement interdite par la loi du 18 juin 1998.
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15 commentaires
Ces comportements sont inacceptables, peu importe le contexte. J’espère que les coupables seront identifiés rapidement.
D’après l’article, une enquête est en cours, donc on peut se fonder sur le fait que justice sera faite.
Je trouve inquiétant que les victimes n’aient pas porté plainte immédiatement. C’est souvent le cas dans ce genre d’affaires.
Peut-être par peur des représailles ou par honte, malheureusement. C’est un problème courant.
Un énorme point d’interrogation sur le rôle du doyen, puisque la plainte n’est venue que longtemps après l’incident.
En effet, une réaction plus rapide aurait pu éviter d’autres dérives.
Ces initations sont censées être des traditions, mais elles ne devraient jamais inclure de la violence ou de l’humiliation.
Tout à fait, il est temps que ces pratiques archaïques disparaissent complètement.
C’est choquant d’entendre parler de telles pratiques dans un cadre universitaire. Est-ce que les autorités prennent ce problème assez au sérieux ?
Il semble que le ministère ait déjà réagi en demandant des actions fermes.
Oui, visiblement, les sanctions pourraient être sévères si les faits sont prouvés.
Quelle drôle de façon de célébrer la rentrée universitaire. J’espère que les responsables seront punis exemplairement.
D’après le ministre, les universités doivent sanctionner sans aucune indulgence.
J’ai du mal à comprendre comment des étudiants en médecine, qui sont censés soigner, peuvent participer à de telles horreurs.
Cela montre que même les futurs médecins ne sont pas à l’abri de comportements dangereux et irresponsables.