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Au neuvième jour de la mobilisation qui, depuis le 25 septembre, paralyse la capitale, Antananarivo, le président malgache, Andry Rajoelina, a recouru à la théorie du complot pour expliquer la colère de la jeunesse, qui, après des revendications initiales portant sur l’accès à l’eau et à l’électricité, réclame aujourd’hui son départ. Lors d’une allocution prononcée en direct sur le réseau social Facebook, vendredi 3 octobre, il a accusé « des pays ou des agences » d’être à l’origine d’une cyberattaque ayant conduit « à une manipulation de masse de jeunes Malgaches dans le but de semer le chaos et de perpétrer un coup d’Etat ». L’objectif ultime serait, selon lui, de s’approprier les richesses minières, « comme cela se passe déjà en Afrique ». « Ce sont des robots et les forces des ténèbres qui nous dictent tout cela », a-t-il affirmé, en invitant au dialogue les jeunes de la « Gen Z », à l’origine d’une protestation inédite par sa forme et par son ampleur dans la grande île de l’océan Indien, où 75 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Vendredi soir, les chancelleries présentes à Madagascar ont reçu un communiqué du ministère des affaires étrangères précisant notamment le mode opératoire des supposés fauteurs de troubles : « Selon les analyses de nos services spécialisés, cette opération a été pilotée initialement depuis l’étranger par une agence aux moyens technologiques avancés. Planifiée et exécutée à l’aide de technologie d’intelligence artificielle, elle a pour objectif de manipuler l’opinion, d’influencer les perceptions et d’exploiter la vulnérabilité d’une partie de la jeunesse malgache. Des messages à caractère sensible sont diffusés de manière ciblée vers la jeunesse et les influenceurs à large audience, en s’appuyant sur des algorithmes. (…) C’est dans ce contexte qu’ont émergé, à partir du 25 septembre, des manifestations spontanées à Antananarivo et dans plusieurs villes, Antsirabe, Toamasina, Mahajanga, Antsiranana, Toleara, initialement motivées par des revendications concernant les coupures d’eau et d’électricité. »

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18 commentaires

  1. Incroyable que le président utilise une théorie du complot aussi fantaisiste. Les problèmes de Madagascar sont réels et méritent une réponse tangible, pas des accusations obscures.

  2. La pauvreté à Madagascar atteint 75% de la population. Les accusations de complot n’ont aucun fondement sérieusement discuté face à des données aussi alarmantes.

  3. Camille Martin le

    La comparaison avec d’autres pays africains est troublante. Si les ressources minières sont vraiment menacées, la transparence devrait être totale.

  4. Quels pays ou agences precisely visent selon Rajoelina ? Sans preuves, ces accusations ressemblent à une diversion politique.

  5. La situation à Madagascar montre que les frustrations sociales vont bien au-delà des simples coupures d’électricité. Quelles solutions concrètes sont envisagées pour calmer la colère des jeunes ?

  6. Curieux que le président blâme des ‘forces obscures’ plutôt que de reconnaître les échecs de sa propre gestion. Une approche plus humble serait souhaitable.

  7. Des accusations farfelues ? L’Afrique est bien connue pour ses conflits liés aux ressources, mais invoquer les ‘forces des ténèbres’ semble excessif. Avez-vous des détails concrets sur ces soi-disant manipulations ?

  8. Si vraiment des puissances étrangères visent les ressources minières, pourquoi ne pas renforcer la souveraineté économique de Madagascar plutôt que de blâmer des ‘robots’ ?

  9. Camille Durand le

    Cela rappelle d’autres discours politiques utilisant des boucs émissaires pour masquer des problèmes structurels. La Génération Z malgache mériterait mieux qu’un tel mépris.

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