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On entre dans son exposition comme dans son espace mental. Le processus de création de l’artiste Sara Ouhaddou, qui passe par une manière singulière de collaborer avec les artisans, se décompose sous forme de foisonnantes petites installations, ces « cosmogrammes » qui donnent son titre à l’accrochage à l’Institut des cultures de l’islam (ICI), dynamique centre culturel du quartier parisien de la Goutte-d’Or. Son cheminement, ici exploré en toute intimité, prend la forme d’un retour aux sources.
Tout juste sortie d’Olivier de Serres, l’Ecole nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art (Ensaama), la native du Var a d’abord choisi de travailler pour le merchandising d’une grande marque de cosmétiques afin de se payer le luxe de suivre son intuition : aller (se) chercher du côté de ses origines marocaines et de l’artisanat. « J’avais besoin de comprendre ce qu’est l’artisanat, et pourquoi on le sépare de l’art », précise celle pour qui tout est affaire de transmission.
A l’occasion de deux résidences, elle commence par la céramique, à Marrakech, et la broderie, à Tétouan, avant d’élargir sa quête au tissage, au travail du marbre, du verre et du savon à Marseille. « J’ai pris conscience que j’étais allée vers l’artisanat pour mieux comprendre les échanges entre les gens, les territoires, et aussi pour déconstruire les identités, commente l’artiste. Mon idée de départ, un peu utopiste, est de trouver les leviers pour qu’ils créent autrement que dans la pure répétition du geste. J’essaie d’être ce grain de sable qui enraye le processus pour le faire évoluer. » Entre techniques oubliées ou inédites, elle cherche l’artiste en l’artisan et va aussi loin que la personne veut aller.
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14 commentaires
Peu d’artistes osent explorer autant de techniques différentes, bravo pour cette curiosité.
Une artiste qui brave les conventions avec une qualité technique impressionnante.
Absolument, son audace artistique est rafraîchissante.
Individualisme et transmission : un contraste captivant dans l’approche artistique de Sara Ouhaddou.
C’est une réflexion profonde sur le métier d’artisan aujourd’hui.
Cette exposition montre à quel point le voyage culturel peut enrichir une pratique artistique.
Tout à fait d’accord, c’est un éclairage essentiel dans son œuvre.
Une exposition fascinante qui met en lumière le travail collaboratif entre art et artisanat.
Exactement, c’est une belle manière de fusionner tradition et innovation.
Dommage qu’elle s’arrête là, j’aurais aimé en savoir plus sur ses projets futurs.
L’artisanat a-t-il vraiment besoin de l’art pour se renouveler ?
C’est une question intéressante, peut-être que c’est une question de perspective.
Un bel exemple de retour aux sources qui inspire beaucoup d’artisans.
Je me demande pourquoi on oppose encore art et artisanat dans certains milieux.