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Le scénariste, réalisateur et dramaturge Xavier Durringer, qui avait notamment réalisé La Conquête en 2011 sur l’ascension vers le pouvoir de Nicolas Sarkozy, est mort à son domicile de L’Isle-sur-la-Sorgue en périphérie d’Avignon, a appris l’Agence France-Presse (AFP), dimanche 5 octobre, auprès de son agente.
« Rien ne pouvait laisser présager cette nouvelle qui va dévaster toutes les personnes qui l’aimaient », a réagi auprès de l’AFP son agente Céline Kamina. Xavier Durringer avait 61 ans et a succombé à une crise cardiaque, selon elle. « Xavier était un immense auteur, un homme de troupe en recherche perpétuelle, à toujours vouloir approfondir son savoir, son travail », a-t-elle ajouté.
Né en décembre 1963, il commence en prenant des cours d’art dramatique à 18 ans. Il décide alors d’écrire et met en scène ses premières pièces dans les années 1980, dans un genre qu’il qualifie d’« un peu punk, qui bousculait l’institution ». A partir du milieu des années 1990, il s’éloigne un peu du théâtre pour se consacrer à l’écriture et au cinéma. Il réalise son premier film en 1992. La Nage indienne offre un premier grand rôle à Karine Viard, qui obtiendra une nomination aux César pour le meilleur espoir féminin.
« Ecrire m’a donné un ticket pour l’existence »
Au total, il réalise huit films, dont La Conquête sur l’ascension vers le pouvoir de Nicolas Sarkozy entre 2003 et 2007 avec Denis Podalydès dans le rôle de l’ancien président de la République. Le film est présenté en avant-première au festival de Cannes en 2011, hors compétition. Scénarisé par l’historien Patrick Rotman, il suscite une énorme attention médiatique, Nicolas Sarkozy étant toujours au pouvoir à l’époque.
En 2017, il réalise un téléfilm pour France 2 sur la déradicalisation intitulé Ne m’abandonne pas. Produit comme un contenu pédagogique, il est projeté dans certains établissements scolaires. Il est inspiré du parcours de plusieurs jeunes femmes parties en Syrie et décroche un International Emmy Award, récompense suprême pour un programme produit ailleurs qu’aux Etats-Unis.
En 2019, lors d’une masterclass à la Société des auteurs (SACD), il avait raconté être « entré dans ce métier par la petite porte, les petites marches ». « Ecrire m’a donné un ticket pour l’existence », déclarait-il, alors que sa mère est morte en couche à sa naissance. Xavier Durringer a aussi écrit un roman paru en 2015. Sfumato raconte les vertiges du rock’n’roll, de la nuit, de la drogue et de l’amour dans les années 1980, les thèmes chers à sa jeunesse lorsqu’il a débuté comme dramaturge.
17 commentaires
Un grand perdant de la culture française. Son départ laisse un vide immense.
Son engagement et sa recherche constante de nouveaux horizons étaient inspirants.
La nouvelle de sa disparition m’a bouleversé. Son cinéma était si unique.
Un artiste complet qui a marqué autant au théâtre qu’au cinéma. Son héritage perdurera.
Ses pièces ont toujours su bousculer les conventions. Quels souvenirs marquants de ses œuvres !
La Conquête est un film qui reste gravé dans les mémoires, notamment pour son portrait de Sarkozy.
De ses débuts dans le théâtre underground à ses films percutants, Xavier Durringer a su se réinventer. Un exemple pour les artistes.
Comment oublier des pièces aussi audacieuses que ses provocations théâtrales des années 80 ? Un pionnier.
On se demande parfois pourquoi des talents pareils nous quittent si vite. Le cœur a dû lâcher sous la pression de la création.
La passion pour l’art peut effectivement consumer à petit feu.
Un créateur qui n’avait pas peur de prendre des risques. Le cinéma français a perdu un visionnaire.
Son audace était rafraîchissante dans un paysage audiovisuel parfois trop conservateur.
Une perte immense pour le monde du théâtre et du cinéma. Son travail audacieux marquera des générations.
Dommage qu’il nous quitte si tôt, son talent serait encore utile.
Effectivement, son approche punk et expérimentale était rafraîchissante.
Sa disparition est une triste nouvelle pour les amateurs d’œuvres engagées et avant-gardistes.
Son travail améliore comme un fer de lance de la modernité théâtrale dans les années 90.