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L’accusation a requis, jeudi 9 octobre, douze ans de réclusion criminelle contre Husamettin Dogan, l’unique accusé ayant fait appel de sa condamnation dans le dossier des viols de Mazan, devant la cour d’assises du Gard.
« En première instance, il a été condamné à neuf ans et douze avaient été requis », a rappelé l’avocat général Dominique Sié, réclamant à nouveau douze ans de prison contre l’accusé, qui « ne veut surtout pas assumer ses responsabilités ».
« Le viol, c’est comme une petite mort qui est des plus sournoises. Qui est une destruction au compte à rebours et à ce titre la peine ne peut être qu’à hauteur de la gravité des faits de M. Dogan », a justifié M. Sié, expliquant qu’il s’agissait d’un homme « totalement responsable de ses actes » qui « a dénié l’humanité de [Gisèle] Pelicot » et a « participé comme tous les autres à une œuvre de destruction massive d’une femme livrée en pâture ».
« La honte, elle n’a pas encore changé de camp »
Tout au long de son réquisitoire d’une heure, l’avocat général a fustigé la « position de dénégation de toute responsabilité » de Husamettin Dogan, malgré les preuves, notamment des vidéos qui « font froid dans le dos, désespérantes ». « Les actes sexuels commis sur personne endormie sont constitutifs du viol, car la victime n’a pas été en mesure d’exprimer » son consentement, a-t-il clamé, contredisant la défense de l’accusé, qui estime qu’il n’avait « jamais eu l’intention » de violer Gisèle Pelicot car il pensait participer à un jeu libertin.
Un point balayé par M. Sié, qui a rappelé que « l’intention en droit, ce n’est pas le projet mais la commission de l’acte ». « On ne peut pas en 2025 considérer que parce qu’elle n’a rien dit, elle était d’accord. Car là on se situe dans un mode de pensée d’un autre âge ! », a-t-il lancé.
« C’est tout ce que vous exprimez depuis des années monsieur Dogan quand vous dites : “Son mari est d’accord” », a-t-il dit avec énergie en direction de l’accusé. L’avocat général s’est à nouveau tourné vers Gisèle Pelicot : « La honte, elle n’a pas encore changé de camp. La société, peut-être, est en train de le faire dans le cadre de cette conscience collective. Peut-être pas par vous, vous n’êtes pas une icône comme vous dites, mais par l’exposition de ce dossier. »
Le verdict est attendu jeudi après-midi. L’accusé risque à nouveau la peine maximale de vingt ans de réclusion.
8 commentaires
Une peine de douze ans, c’est une condamnation sévère, mais justifiée dans ce contexte.
Les faits étaient particulièrement graves, la sentence doit l’être aussi.
Une peine alourdie semble cohérente au vu des témoignages et des preuves présentées. L’impunité ne doit pas être tolérée.
Tout à fait, la justice doit être exemplaire dans de tels cas.
Deni de responsabilité et vidéos accablantes… difficile de comprendre le refus d’assumer les actes commis.
Le déni est souvent une stratégie de défense, mais elle ne résiste pas aux preuves.
Honteux de voir que certains refusent toujours de reconnaître leur culpabilité malgré les éléments Belvédère à l’appui.
La justice doit passer, peu importe le temps que cela prendra.