Listen to the article
Plus de deux ans et demi après les faits, le traitement judiciaire des blessures occasionnées lors du rassemblement contre les mégabassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), en mars 2023, est au point mort. En dépit de la publication, le 5 novembre, de vidéos par Mediapart et Libération, qui mettaient en évidence l’existence de tirs tendus réalisés par des gendarmes.
Deux jours plus tard, le parquet de Rennes annonçait avoir été saisi par plusieurs députés des possibles infractions révélées par les images. « Une décision sur l’action publique, pour laquelle aucune option n’est aujourd’hui privilégiée, sera prise prochainement », précisait le communiqué, invoquant « la complexité de ce dossier ». Presque un mois plus tard, le parquet n’a pas fait part de sa décision.
Un mutisme incompréhensible pour le Syndicat de la magistrature (gauche). « Il est assez ahurissant d’entendre le procureur justifier la non-ouverture d’une information judiciaire sous prétexte de la complexité de l’affaire et des investigations. C’est précisément quand une affaire est compliquée que la saisine d’un juge d’instruction est fortement recommandée », critique Judith Allenbach, la présidente du Syndicat. Et d’enfoncer le clou : « C’est symptomatique d’une justice qui n’est à la hauteur des attentes des justiciables comme de la société. »
Il vous reste 88.54% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.











10 commentaires
Ces retards trahissent un manque de volonté politique de faire la lumière sur ces événements. La justice doit être exemplaire, surtout dans des cas aussi sensibles.
Un mois d’attente sans décision est intolérable. Les victimes méritent une réponse claire et rapide, pas des promesses vagues.
Le Syndicat de la magistrature a raison de critiquer cette attitude. Une affaire complexe exige justement une investigation approfondie et non des tergiversations.
La complexité du dossier est un argument insuffisant. Si les preuves existent, pourquoi ne pas ouvrir immédiatement une information judiciaire ?
Je comprends que cela soit compliqué, mais le silence des autorités donne l’impression d’une justice à deux vitesses.
Pourquoi tant de lenteur dans ce dossier alors que les preuves semblent évidentes ? Les vidéos ont été diffusées, pourquoi le parquet tarde-t-il autant à agir ?
Ce dossier montre clairement les lacunes du système judiciaire lorsqu’il s’agit de rendre compte des violences policières. Il est inquiétant que la complexité d’une affaire serve d’excuse pour retarder la justice.
Le procureur aurait dû prendre une décision rapide. Ces retards nourrissent le sentiment d’impunité qui pèse sur ces affaires.
Il est temps que la justice se réveille. Trop de retards, trop de secrecy… cela ne fait que renforcer le mécontentement.
Et si la justice était aussi lente pour les dossiers contre les manifestants ? La partialité est évidente dans ces procédures.