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Des manifestations sont organisées, samedi 22 novembre, à Paris et dans des dizaines de villes de France à l’appel d’associations féministes qui exhortent l’Etat à « révolutionner » la politique de lutte contre les violences faites aux femmes. A Paris, le cortège partira de la place de la République, à 14 heures, pour rejoindre la place de la Nation. D’autres manifestations ou rassemblements sont prévus à Lille, à Lyon, à Rennes, à La Rochelle, à Bordeaux notamment.
« Les violences et l’impunité des agresseurs persistent huit ans après l’élection d’Emmanuel Macron, dénonce le collectif Grève féministe, qui réunit une soixantaine d’associations, syndicats et fédérations engagés sur la question des droits des femmes. La plupart du temps, encore, les victimes ne sont pas crues, les plaintes classées sans suite. »
Quant aux violences sexistes et sexuelles, elles « surviennent partout, et tout le temps : dans nos espaces familiaux, sur nos lieux de travail et d’études, dans l’espace public, dans les transports, dans les établissements de soins, les cabinets gynécologiques, dans les maternités, dans les ateliers des chaînes d’approvisionnement des multinationales, dans les commissariats… ».
Le nombre de féminicides en hausse
Les associations réclament l’adoption d’une loi-cadre intégrale contre les violences, un budget de 3 milliards d’euros pour la mettre en œuvre, l’effectivité des séances d’éducation à la vie affective et relationnelle, et à la sexualité ou encore l’arrêt de la baisse des financements des associations qui accompagnent les victimes.
« Ce qu’il faut, c’est une vraie révolution, que ce soit sur la prévention, sur l’accompagnement et sur le parcours judiciaire des victimes de violences sexuelles », a estimé Floriane Volt, de la Fondation des femmes, mercredi 19 novembre, lors d’une conférence de presse.
Selon les derniers chiffres officiels publiés jeudi par la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof), le nombre de féminicides conjugaux a augmenté de 11 % entre 2023 et 2024, avec 107 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Une femme est victime toutes les deux minutes de viol, tentative de viol ou d’agression sexuelle et toutes les vingt-trois secondes de harcèlement sexuel, d’exhibition sexuelle ou d’envoi non sollicité de contenus à caractère sexuel, selon la Miprof.
Le faible taux de poursuites des auteurs de violences sexuelles en France a été jugé en septembre « particulièrement préoccupant » par le Conseil de l’Europe, qui a appelé Paris à prendre des « mesures urgentes ».










8 commentaires
Ces manifestations montrent à quel point le sujet est urgent. Combien de temps encore pour une justice vraiment égale ?
L’impunité des agresseurs est inadmissible. Si même la police n’agit pas, qui le fera ?
La défiance envers les institutions est compréhensible. Les victimes méritent mieux.
Les violences sexistes dans le travail et les études sont trop souvent banalisées. Un changement culturel s’impose.
Des rassemblements dans tant de villes, c’est encourageant. Mais l’espoir ne suffit pas – il faut des réformes.
La persistance des violences faites aux femmes est un scandale. Il est temps que les promesses deviennent des actions concrètes.
Tout à fait d’accord. L’Etat doit enfin prendre des mesures radicales.
Hélas, les discours ne suffisent pas. Il faut des sanctions fermes et une protection efficace.