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Travail et environnement. Alors que les objectifs de lutte contre la crise climatique et écologique semblent être revus à la baisse de tous les côtés, la question de l’acceptabilité sociale de ces objectifs doit être reposée. Si le soutien des Français aux enjeux environnementaux reste important, le backlash (« retour de bâton ») écologique de la part des élus et gouvernants – loi Duplomb, recul sur les énergies renouvelables, zones à faible émission, objectif de zéro artificialisation nette, etc. – nécessite de réfléchir à la manière dont la transition écologique peut avoir des effets plus ou moins désirables sur différents groupes sociaux.
Les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) nous alertent en effet sur le fait que les ménages à bas revenu risquent d’être plus impactés par le changement climatique. On sait aussi que les politiques mises en place pour lutter contre la crise écologique peuvent avoir des effets inégalitaires.
En France, le mouvement des « gilets jaunes » a, par exemple, été provoqué par l’instauration d’une taxe sur le carburant qui risquait de pénaliser les plus modestes, contraints d’utiliser leur voiture au quotidien. Or, pour s’enclencher réellement, la transition écologique doit trouver un soutien politique et citoyen qui exige de l’articuler finement avec des objectifs de justice sociale.
Compte tenu de la place centrale occupée par le travail dans la vie des Français et de l’importance toute particulière qu’ils lui accordent, cette réflexion sur les effets de la transition écologique doit s’étendre aux questions d’emploi et de travail. De récents travaux se sont intéressés à la qualité des emplois dits « verts », c’est-à-dire ceux qui contribuent à mesurer, prévenir, maîtriser ou corriger les impacts négatifs et les dommages sur l’environnement.
Des salaires plus faibles
Ces métiers verts rassemblent des activités très diverses, des agents d’entretien des espaces verts aux responsables qualité sécurité environnement, en passant par les hydrogéologues, les techniciens des eaux et forêts, les éboueurs, ou encore les chargés d’études en environnement.
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16 commentaires
Les métiers verts pourraient créer des emplois, mais ils doivent être accessibles à tous pour être réellement inclusifs.
La formation et la reconversion des travailleurs sont des piliers pour une transition réussie.
Sans égalité d’accès, la transition ouvrirait un nouveau fossé social, c’est certain.
Intéressant article sur l’équilibre entre transition écologique et justice sociale. Comment éviter que les politiques vertes ne créent des inégalités supplémentaires?
Les « gilets jaunes » ont montré que la transition doit être équitable pour être acceptable.
Les subventions pour les énergies propres pourraient cibler les ménages modestes, c’est un début de solution.
Le GIEC souligne les risques accrus pour les ménages pauvres. Les politiques environnementales doivent impérativement en tenir compte.
Une transition juste est possible, mais cela demande des moyens et une volonté politique forte.
Le recul sur les énergies renouvelables est surprenant. Est-ce vraiment la meilleure stratégie face à l’urgence climatique?
Les lobbies classiques ont peut-être influencé ces reculades, comme souvent dans ce domaine.
La question de l’acceptabilité sociale est cruciale. Sans soutien populaire, les mesures écologiques seront difficiles à appliquer.
Tout à fait d’accord. La pédagogie et la transparence sont essentielles pour rallier les citoyens.
La transition écologique ne doit pas se faire au détriment des classes populaires. Comment éviter cet écueil?
En ciblant les aides et en impliquant les citoyens dans les décisions, peut-être?
La taxe carburant a été un échec. Peut-être faudrait-il privilégier les alternatives plutôt que les sanctions.
Les infrastructures de transport vert doivent être développées en priorité pour éviter ce genre de blocages.