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Livre. Anticapitaliste et partisane de la décroissance énergétique, Lucie Pinson n’a pas choisi la voie la plus simple pour lutter contre le changement climatique : la fondatrice et directrice générale de l’organisation non gouvernementale (ONG) Reclaim Finance tente depuis des années de convaincre les acteurs de la finance de se détourner des énergies fossiles. Dans Activiste d’élite. Méthodes et victoires de Lucie Pinson contre la finance fossile (Actes Sud, 144 pages, 15 euros), elle revient sur son parcours, d’abord au sein de l’association Les Amis de la Terre (elle était, de 2013 à 2017, chargée de campagne liée à la finance dans le secteur privé), puis au sein de sa propre organisation.
Ce livre-entretien, réalisé avec le concours du journaliste Lionel Astruc, offre un espoir à tous ceux qui oscillent entre indignation et défaitisme. Le travail mené par l’ONG fondée par Lucie Pinson montre en effet que l’on peut – parfois – vaincre l’inertie des milieux financiers. Grâce à un haut niveau d’expertise et à une approche méthodique, Reclaim Finance est parvenue, en dénonçant le financement de nouveaux projets d’extraction fossile par des banques, des compagnies d’assurances ou des gestionnaires de fonds français, à influer sur les activités de certains grands groupes.
Pour Lucie Pinson, cette stratégie est destinée à s’attaquer aux racines des projets polluants : il s’agit, dit-elle, de « couper le robinet ». Plutôt que de s’engager dans une confrontation peu productive, l’ONG tente d’accompagner les entreprises dans la transition, sans s’interdire de leur mettre parfois la pression.
La directrice et ses équipes utilisent la pédagogie, l’expertise, la production de rapports, la révélation de données et le système du name and shame (« nommer et faire honte »), mais elles n’excluent pas les occupations et la désobéissance civile. Les moyens employés doivent, selon elle, aller « crescendo », préserver le dialogue et ne jamais perdre de vue les considérations économiques des acteurs.
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17 commentaires
Les acteurs de la finance ne devraient-ils pas avoir des objectifs plus ambitieux en matière de durabilité?
Ils devraient, mais les lobbies et le profit freinent souvent leurs ambitions.
Un livre qui donne de l’espoir, mais aussi une réflexion sur les défis à venir.
Oui, et il rappelle l’importance de l’action collective face à l’inaction politique.
C’est encourageant de voir que certaines victoires sont possibles, mais des mesures plus strictes seraient nécessaires.
Sans un cadre légal plus strict, les efforts restent limités.
Lucie Pinson semble déterminée. Son approche méthodique pourrait inspirer d’autres activistes.
Son travail montre que la persévérance paie, même dans un système complexe.
Intéressant de voir comment une ONG peut influencer les décisions financières pour un avenir plus durable. Mais est-ce que ces mesures sont suffisantes face à l’urgence climatique?
C’est un début, mais il faut encore plus de pression pour forcer les banques à agir.
Chaque petite victoire compte, mais le chemin est encore long.
La décroissance énergétique est-elle vraiment viable dans notre système économique actuel?
C’est un débat complexe, mais certaines initiatives montrent que c’est possible.
Sceptique face à ces méthodes. Les changements vont-ils assez vite par rapport à l’urgence écologique?
Même avec des méthodes efficaces, le système financier est lent à évoluer.
Pourquoi les entreprises continuent-elles à financer des projets polluants alors qu’il existe des alternatives plus propres?
La rentabilité à court terme souvent prime sur les enjeux environnementaux.