Listen to the article
Jeudi 27 novembre, il est 23 h 45 lorsque le Mersin, un pétrolier qui mouille depuis deux mois à dix miles (19 kilomètres) des côtes sénégalaises, subit une avarie ; « quatre explosions externes », a précisé son armateur turc, Besiktas Shipping, lundi 1er décembre. Le navire battant pavillon du Panama a été gravement endommagé.
Comme le montrent des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, la poupe de ce bateau long de 183 mètres est à moitié engloutie, ce qu’a confirmé l’armateur, évoquant « une entrée d’eau dans la salle des machines ». Alors que le Mersin avait appareillé le 21 août de Taman – un port situé près du détroit de Kertch, qui sépare la Russie continentale de la Crimée –, une attaque orchestrée par l’Ukraine fait partie des hypothèses étudiées.
Face au risque de pollution qu’entraînerait le naufrage du pétrolier chargé de 39 000 tonnes de carburant au large de Dakar, les autorités sénégalaises se sont mises en état d’alerte. Le plan « Polmar » (contre les pollutions marines) a été déclenché et d’importants moyens ont été déployés. Des remorqueurs, un barrage antipollution et des navires de sauvetage se relaient autour du Mersin pour éviter toute fuite d’hydrocarbures, et un patrouilleur de la marine sénégalaise sécurise la zone. Les vingt-deux membres d’équipage du pétrolier, qui sont « en très grande majorité de nationalité turque », avaient été secourus « avant le lever du jour », vendredi, et ils ont été « évacués sains et saufs pour être traités à terre », a précisé au Monde le port autonome de Dakar.
Il vous reste 71.92% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
9 commentaires
Une situation inquiétante pour l’environnement, surtout avec autant d’hydrocarbures à bord. J’espère que les autorités sénégalaises pourront éviter une catastrophe écologique.
Pensez-vous que cette attaque pourrait avoir des conséquences sur les prix du pétrole à court terme?
Effectivement, la pollution maritime est un risque majeur dans ce genre d’incident. Tous les pays côtiers doivent rester vigilants.
Encore un exemple des conséquences indirectes du conflit en Ukraine. Les incidents maritimes deviennent de plus en plus fréquents.
C’est malheureusement vrai, les perturbations liées à la guerre se multiplient bien au-delà des frontières ukrainiennes.
39 000 tonnes de carburant en danger, les équipes de secours ont du pain sur la planche. J’imagine que les remorqueurs et les barrages antipollution sont les meilleures solutions pour le moment.
Oui, les moyens déployés semblent adaptés, mais le temps et les conditions météo seront décisifs.
Un pétrolier lié à la Russie touché en plein dans la zone économique du Sénégal, ce n’est pas une coïncidence. Les tensions internationales se répandent malheureusement partout.
Les hypothèses sur les responsables doivent être traitées avec prudence, mais l’impact géopolitique est incontestable.