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L’immobilisation, au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), dimanche 28 septembre, d’un pétrolier connu pour appartenir à la « flotte fantôme » russe est inédite. Après l’ouverture d’une enquête judiciaire, lundi, deux membres d’équipage ont été placés en garde à vue, mercredi 1er octobre. Une procédure qui marque une nouvelle étape dans les tentatives d’endiguement de la circulation de ce type de bâtiments utilisés à dessein par Moscou pour échapper aux sanctions occidentales, tout en servant parfois de plateformes à des opérations de sabotage.
Parti de Primorsk, le 20 septembre, près de Saint-Pétersbourg, le Pushpa, battant pavillon du Bénin, devait rejoindre officiellement Vadinar, sur la côte ouest de l’Inde. Là où se situe la deuxième plus grande raffinerie de ce pays, détenue entre autres par le groupe pétrolier russe Rosneft, et visée par des sanctions européennes depuis juillet.
Mais d’après le site Marine Traffic, dont Le Monde a pu – comme d’autres médias – compiler les données, le Pushpa a vu sa route entravée par un bâtiment militaire français. Celui-ci l’avait au préalable suivi pendant plusieurs heures en haute mer. Interrogée, la marine française n’a pas précisé les motifs l’ayant amené à arraisonner le pétrolier. Mais selon l’article 110 de la convention de Montego Bay, qui encadre le droit de la mer, un navire de guerre croisant un navire étranger en haute mer peut l’immobiliser sous certaines conditions.
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16 commentaires
On se demande comment ce navire a pu naviguer sans attirer l’attention plus tôt…
C’est une bonne question, effectivement, avec les systèmes de suivi modernes.
Les ‘flottes fantômes’ sont un vrai casse-tête pour les gouvernements occidentaux, mais cette action est un signal fort.
Oui, et elle pourrait inciter d’autres pays à adopter des mesures similaires.
Intéressant de voir comment la France renforce son contrôle maritime à la suite des événements en Ukraine.
C’est une question de souveraineté et de sécurité énergétique, semble-t-il.
Les deux membres d’équipage placés en garde à vue ont-ils été identifiés ou sont-ils sous une fausse identité ?
Cette interception pourrait-elle conduire à un durcissement des relations entre l’UE et l’Inde ?
Cette interception du pétrolier russe est un pas important dans la lutte contre les activités en marge des sanctions.
Effectivement, cela montre une volonté d’appliquer rigoureusement les mesures en place.
Reste à savoir comment Mosca va réagir à ce type d’actions européennes.
Les bateaux fantômes ne sont pas nouveaux, mais leur utilisation semble se multiplier ces derniers temps.
C’est inquiétant, surtout avec la montée des tensions géopolitiques.
Cette affaire met en lumière les défis logistiques et juridiques des sanctions internationales.
Absolument, c’est un exemple concret des complications sur le terrain.
Une nouvelle raffinerie indienne vise par les sanctions, cela montre comment les réseaux énergétiques russes se réorganisent.