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Roland Lescure est un homme raisonnable, il n’espérait probablement pas convaincre l’auditoire réuni mercredi soir salle Gaveau, dans le 8e arrondissement parisien. Le ministre de l’économie et des finances s’était déplacé dans ce lieu de spectacle voisin de l’Elysée, plus habitué aux concerts de musique classique qu’aux colloques économiques, pour écouter et tenter de répondre à la « colère » d’un tout nouveau mouvement patronal, le collectif Trop c’est trop, formé par 2 000 signataires d’une tribune-pétition publiée le 6 novembre dans L’Express pour dénoncer la « dérive fiscale » des débats budgétaires au Parlement.
Un public clairsemé d’une centaine d’entre eux, en grande majorité des hommes, a accueilli le ministre sans sifflets ni huées, lui accordant même des applaudissements polis mais rapides. « Je comprends votre colère », leur a dit d’emblée M. Lescure, qui les a prévenus que le prochain budget « ne sera pas parfait » et même qu’il « risque d’être littéralement improductif ». Mais le ministre souhaite qu’il soit voté « pour qu’on puisse tourner la page » et « passer à la bataille à l’échelle européenne pour protéger nos entreprises de la concurrence déloyale chinoise ». « L’incertitude politique conduit à de l’attentisme économique néfaste pour les investissements, il faut casser cette incertitude ! », a-t-il ajouté.
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17 commentaires
La colère des patrons est compréhensible, mais les applaudissements polis montrent un manque d’unanimité.
Cela reflète peut-être des divergences internes au sein du collectif.
La mobilisation des patrons pourrait-elle déboucher sur des mesures concrètes ?
Tout dépendra de l’écoute réelle des décideurs politiques.
Les entrepreneurs ont raison de s’inquiéter face à cette hausse des taxes qui nuit à la compétitivité de nos entreprises.
Mais la fiscalité ne finance-t-elle pas les services publics dont ces mêmes entreprises bénéficient ?
Il faut trouver un équilibre entre recettes fiscales et attractivité économique.
Les entreprises françaises ont besoin d’un environnement fiscal stable pour investir et innover.
Mais comment financer les dépenses publiques sans impôts ?
Pourquoi le budget serait-il improductif ? Le ministre a-t-il peur de perdre le vote ?
Il parle peut-être des impacts à court terme sur l’économie.
Le ministre semble plus préoccupé par l’Union européenne que par les entreprises françaises.
Peut-être, mais la Chine est un défi réel qu’on ne peut ignorer.
Deux mille patrons signataires, c’est un signal fort contre la politique fiscale actuelle.
Reste à voir si cela suffira à faire bouger les lignes politiques.
Le lieu du débat, la salle Gaveau, était-il vraiment approprié pour une discussion économique ?
Cela ajoute une touche ironique à la situation, surtout avec les huées absentes.