Listen to the article
Ils ne sont partis que depuis quelques heures, et déjà les voilà privés de trois des leurs. Au premier matin de la Transat Café L’Or (ex-Transat Jacques-Vabres), la flotte des Ocean Fifty doit déjà déplorer le chavirage de trois de ces multicoques de 15 mètres, rapides mais instables. En dépit d’un départ anticipé pour cette catégorie, samedi, en raison des conditions météo difficiles, Lazare-X-Hellio, d’Erwan Le Draoulec et de Tanguy Le Turquais, Koesio, d’Erwan Le Roux et Audrey Ogereau, et Inter-Invest, de Matthieu Perraut et Jean Baptiste Gellée ont chaviré au cours de la nuit dans la Manche, ont annoncé les organisateurs de la 17e édition de la Route du café, dimanche 26 octobre. Si les trois équipages sont sains et saufs, cette première nuit agitée met sous pression l’ensemble de la flotte, qui s’élance, dimanche du Havre (Seine-Maritime) à la mi-journée.
« On est rentré dans une zone ventée, c’était prévu, mais l’instabilité était bien plus importante [qu’annoncée] », a relaté, dimanche, le coskippeur de Koesio, Erwan Le Roux sur RMC. Leur voilier occupait la 8e place (sur les dix Ocean Fifty), dans des creux de 2,50 mètres, quand il a chaviré au nord de l’île de Guernesey. « On s’est fait prendre dans l’une de ces risées, c’est allé à une vitesse incroyable, a décrit l’expérimenté navigateur. Le bateau s’est fait jeter sur le côté et a donc chaviré sur le côté, et nous avec. Ça a été à une vitesse assez folle. » Hélitreuillés, les skippeurs et leur équipe s’attachaient, dimanche matin, à récupérer leur navire à la dérive.
Voiliers rapides mais très sensibles à la mer formée, les Ocean Fifty sont des libellules des mers, et seuls sept d’entre eux ont passé la première nuit de la course transatlantique en double qui relie Le Havre à Fort-de-France, à la Martinique.
De quoi inciter à la prudence les 64 équipages – 4 Ultime (trimarans de 32 mètres), 18 Imoca (monocoques de 18 mètres) et 42 Class40 (monocoques de 12 mètres) – devant appareiller dimanche. Si ces voiliers sont plus à même d’affronter les conditions météo annoncées, ils risquent de se frotter à un début de transatlantique particulièrement corsé, avec du vent établi à 35 nœuds et une mer croisée.
« Ce qui compte, c’est de ne pas faire de bêtise en sortie de Manche, a insisté dimanche matin Armel Le Cléac’h, tenant du titre sur l’Ultime Banque-Populaire. Ensuite, nous pourrons rentrer dans la course à 100 % à partir d’Ouessant, où les conditions vont s’améliorer. » Pour le Britannique Sam Goodchild, qui remplace le dernier vainqueur du Vendée Globe, Charlie Dalin, sur son Imoca Macif – le Français est traité pour un cancer –, « en Manche, la prudence est de mise avec le fort courant, les cailloux, les cargos et des concurrents proches ». Comme les autres concurrents, Sam Goodchild entend « rester dans la tête de course et ne pas casser le bateau » pour le début de la course.
Chacune des catégories de bateaux, aux vitesses de pointe différentes, doit respecter un parcours spécifique, imaginé par la direction de la course, afin de « lisser les écarts » et permettre au maximum une arrivée simultanée à Fort-de-France, dans une douzaine de jours.









21 commentaires
Heureusement que les trois équipages sont sains et saufs. La voile reste un sport dangereux malgré les progrès techniques.
Effectivement, mais l’esprit d’équipe et l’expérience sont essentiels pour gérer ces situations.
Étonnant comment une nuit peut tout changer. Les organisateurs devront peut-être revoir leur jugement sur les départs anticipés.
Les décisions sont toujours prises en fonction des prévisions, mais la mer garde ses mystères.
Incroyable que trois voiliers aient chaviré si rapidement, malgré les précautions prises. La course était-elle vraiment préparée pour ces conditions ?
Les Ocean Fifty sont des bateaux extrêmes, rapides mais fragiles. La sécurité des équipages était heureusement assurée.
Les conditions climatiques semblent avoir été sous-estimées, mais cela reste un accident ponctuel.
Les Ocean Fifty sont-ils vraiment adaptés aux situations extrêmes, si trois ont mal réagi dès la première nuit ?
Ce sont des bateaux conçus pour la vitesse, pas forcément pour la stabilité, malgré leurs avancées techniques.
Curieux que malgré un départ anticipé, les conditions aient été si imprévisibles. Faut-il revoir les critères de départ ?
Les prévisions ne sont pas une science exacte, surtout en Manche, réputée pour ses coups de vent soudains.
Les équipages ont dû être secoués, mais c’est une bonne leçon pour ceux qui restent. La prudence est de mise.
Absolument, chaque auft dans la course est une fenêtre d’apprentissage pour tous.
Dommage pour ces équipages qui étaient pourtant bien placés avant le chavirage. La compétition est vraiment difficile.
C’est souvent le cas en voile, où la météo peut tout changer en quelques heures.
Ces accidents rappellent à quel point la voile est un sport imprévisible. Espérons que le reste de la course se passera mieux.
Le morale des équipages semble bon, donc avec un peu de chance, les prochaines nuits seront plus calmes.
Quelle ironie que cette transat baptisée ‘Café L’Or’ ait déjà perdu trois participants. Bon signe pour commencer ?
C’est un coup dur, mais cela rappelle à tous les concurrents la nécessité de rester vigilants.
On parle souvent de la robustesse des nouveaux matériaux, mais là, ils n’ont pas tenu bien longtemps.
Les conditions étaient extremes, cela arrive même aux meilleurs bateaux.