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NETFLIX – À LA DEMANDE – FILM
La vie de Robert Granier, le personnage central de Train Dreams, prend à l’écran une forme presque insaisissable : un instant la grandeur primale des paysages convainc que cet homme fort, barbu et taciturne, qui construit des ponts et abat des arbres dans le Nord-Ouest des Etats-Unis, est le nouvel avatar du héros américain ; et puis vient l’une de ces pauses méditatives qui donnent au film son rythme singulier, et l’on est au contraire saisi par l’impermanence des êtres et du monde qui les entoure, par la fascinante banalité des grands deuils et des petites joies qui font les huit décennies d’une vie. Clint Bentley tient de bout en bout cet équilibre entre l’émerveillement et l’empathie, entre la rêverie et la rumination, qui donne à Train Dreams sa qualité d’épopée intime.
Adapté d’un court roman de Denis Johnson, le film est structuré par une voix off (Will Patton) qui, d’emblée, crée une distance salutaire entre le spectateur et Robert Granier. De brèves séquences introductives racontent comment, à la fin du XIXe siècle, cet orphelin est expédié par rail jusqu’au bout du monde – en l’occurrence l’Etat de Washington – où il est recueilli par des gens indifférents.
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13 commentaires
Un peu trop lent pour certains goûts, mais c’est une épopée qui prend son temps.
Certains préfèrent l’introspection à l’action pure.
J’aurais aimé en savoir plus sur le contexte minier de l’époque, beaucoup de ces régions dépendaient de l’extraction.
C’est vrai, les économies locales étaient souvent basées sur ce secteur.
Dommage qu’il n’y ait pas plus de détails sur les paysages, l’imaginaire visuel compte autant que le scénario.
Les critiques mentionnent un travail d’image très détaillé.
Ce film semble capturer l’esprit de l’Amérique rurale du XIXe siècle, entre dur labeur et solitude.
Exactement, l’isolement est un thème fort dans ces récits.
On voit aussi comment la nature domine l’existence humaine.
Le film glace avec sa narration lente et sa méditation sur le temps, presque contemplatif.
C’est ce qui en fait une œuvre intemporelle, en quelque sorte.
Robert Granier incarne à lui seul la persévérance dans un monde hostile, admirable mais épuisant.
C’est un portrait saisissant de résilience humaine.