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Treize personnes ont été mises en examen ces derniers jours, dans les Hauts-de-France et le Rhône, dans le cadre d’une enquête sur un vaste trafic d’armes piloté d’une prison en Picardie, a annoncé, lundi 6 octobre, le procureur d’Amiens, Jean-Philippe Vicentini.
« Dans une autre affaire, une information laissait penser qu’un individu détenu dans un établissement pénitentiaire picard se livrerait à un trafic d’armes », a expliqué le procureur lors d’une conférence de presse.
Une information judiciaire a été ouverte et a permis d’établir que le détenu recrutait des complices, notamment des femmes, de son lieu d’incarcération. Il leur demandait de s’inscrire dans un club de ball-trap pour qu’elles puissent acheter, dans des armureries ou via internet, des armes de catégorie C.
Une organisation bien rodée pour un trafic d’armes d’ampleur
Une fois les armes acquises, les numéros de série étaient « limés », afin de les rendre intraçables, puis elles étaient revendues avec un bénéfice de 300 %, a-t-il précisé.
La semaine dernière, « 15 personnes ont été placées en garde à vue, 13 déférées, sept placées en détention provisoire et six sous contrôle judiciaire », a poursuivi le procureur. L’opération a été conduite dans plusieurs départements : la Somme, l’Oise, l’Aisne, le Nord et le Rhône.
Lors des perquisitions, les enquêteurs ont saisi « 15 armes à feu », des « munitions », et des « accessoires » dont des lunettes ou des chargeurs. « 45 000 euros en espèces et 500 000 euros d’avoirs criminels » ont aussi été saisis pendant l’enquête.
Le commandant de la section de recherches d’Amiens, Julien Jourdan, a précisé que l’enquête a démarré « au début de l’année 2025 » et qu’une vague d’interpellations menée le 30 septembre a mobilisé « plus de 150 gendarmes », appuyés par un hélicoptère.
Le trafic concernait « plusieurs dizaines » d’armes, « fusils à pompe, pistolet-mitrailleur, fusils de chasse, revolvers, pistolets automatiques et fusils semi-automatiques », vendues par le biais de ce réseau, a-t-il ajouté.
Les 13 hommes et femmes ont été mis en examen notamment pour « association de malfaiteurs », « infractions à la législation sur les armes », « trafic en bande organisée » ou encore « vente en bande organisée d’armes à feu », a précisé le procureur.
11 commentaires
On parle de bénéfices de 300%, ça montre l’enjeu financier derrière ce genre de trafic. Comment contrôle-t-on mieux ce marché illicite ?
Excellent point. La traçabilité des armes est un enjeu majeur, mais le marché noir reste très lucratif.
Intéressant de voir comment le trafic était structuré via des clubs de ball-trap. Une méthode bien organisée et difficile à repérer.
Effectivement, utiliser des activités légales comme couverture est une tactique fréquemment employée par les criminels.
Ce trafic d’armes piloté depuis une prison montre à quel point les réseaux criminels peuvent être ingénieux. Comment les autorités ont-elles pu ignorer cette activité pendant si longtemps ?
C’est vrai, il est troublant de voir comment un détenu a pu orchestrer tout cela. Les failles dans le système carcéral semblent évidentes.
Attendons les détails de l’enquête avant de juger. Les services concernés ont peut-être fait de leur mieux avec les moyens disponibles.
Les femmes ont été recrutées dans ce réseau. Cela souligne une fois de plus comment les criminels exploitent tous les profils possibles.
Vraiment regrettable. L’exploitation de personnes vulnérables est un problème récurent dans ces affaires.
13 personnes mises en examen, c’est une opération de grande envergure. J’espère que ce coup dur affaiblira durablement ce réseau.
Espérons-le, même si ce genre de trafic a souvent des ramifications ailleurs. La vigilance reste de mise.