Listen to the article
Les chaussures sont soigneusement ôtées, dès l’entrée de la maison. « Les propriétaires nous ont dit qu’ils le faisaient », rappelle le locataire, tandis que sa fille, déjà, glisse en chaussettes vers la salle de jeux. Nicolas Delasisse et sa compagne, Morgane Le Moullec, la petite Léa, 3 ans, et son frère Arthur, 17 mois, investissent en ce soir d’automne une magnifique demeure de 260 mètres carrés à Saint-Philibert (Morbihan), qui jouxte La Trinité-sur-Mer.
Les clés viennent d’être remises, les premiers pas sont précautionneux jusqu’au salon dont la baie vitrée dessine un tableau végétal géant – la ramure du mimosa qui prospère dans le jardin, sous les embruns de la mer proche. « Quand on a visité, on a un peu halluciné », confie la mère de famille trentenaire dont une veste polaire customisée trahit l’employeur, un groupe du BTP. Son compagnon travaille au service technique d’une commune voisine. Pour louer cette villa de rêve 950 euros par mois, toutes charges comprises, le couple n’a présenté ni bulletin de salaire ni caution. En revanche, il s’est fermement engagé à quitter les lieux durant les deux mois d’été. Direction la caravane, au camping, pour toute la famille. Leur location redeviendra alors la résidence secondaire de la famille propriétaire.
Il vous reste 92.23% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.










13 commentaires
Finalement, c’est une manière maline d’amortir un bien immobilier tout en le valorisant autrement.
Oui, surtout pour les propriétaires qui ne profitent pas suffisamment de leur résidence secondaire.
Curieux de savoir comment ces initiatives évolueront avec la crise immobilière et la demande accrue de logements.
Si ça se développe, ça pourrait effectivement résoudre une partie du problème de logement vacant.
Intéressant de voir comment le partage de résidences secondaires peut devenir une solution économique et écologique. Ça change un peu des modèles traditionnels.
Mais ça suppose aussi une grande confiance entre propriétaires et locataires, non ?
Exactement ! Moins de maisons inoccupées, c’est aussi moins de gaspillage énergétique.
950 euros pour un tel logement, c’est plutôt abordable, mais abandonner les lieux l’été reste une contrainte importante.
C’est vrai, mais certains ne cherchent peut-être pas à y passer les vacances.
Une solution intelligente, mais il faudrait évoquer les risques juridiques et les assureurs acceptent-ils ce genre de montages ?
Bonne question, je suppose que les contrats doivent être très précis pour couvrir tous les cas.
Je me demande si ce modèle pourrait s’étendre aux zones moins touristiques. C’est souvent là qu’on trouve le plus de maisons vides.
Tout à fait, mais il faudrait peut-être plus de flexibilité dans les règles de location.