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Alors que l’Union européenne (UE) doit, dans le même temps, renforcer son industrie de la défense, se faire une place dans les technologies d’avenir et sauver ce qui peut l’être de sa base industrielle, il lui faut impérativement sécuriser son approvisionnement en matières premières critiques. Mercredi 3 décembre, la Commission européenne a présenté ses propositions pour que les Vingt-Sept soient moins dépendants d’une Chine qui a aujourd’hui les moyens de mettre à l’arrêt leurs usines.
La souveraineté est un long chemin sur lequel l’Union avance par à-coups, sur fond de crises successives. Il a fallu que Gazprom ferme le robinet de Nord Stream, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, pour qu’elle prenne, dans l’urgence, des dispositions pour remplacer le gaz russe. Ces trois dernières années, la Chine a, à plusieurs reprises, organisé l’attrition de ses exportations de certains produits, comme le graphite, le gallium, le tungstène ou encore le germanium, et les pays de l’Union ont enfin commencé à agir pour être moins vulnérables.
Mais, le 9 octobre, quand Pékin a introduit de nouvelles licences d’exportation pour les terres rares, les Européens n’ont pu que constater qu’il leur fallait passer à la vitesse supérieure. Le vice-président exécutif de la Commission, chargé de la stratégie industrielle, Stéphane Séjourné, a souvent raconté comment, tout à coup, son téléphone a été saturé de messages de patrons paniqués, notamment dans le secteur automobile. Au Portugal et en Europe de l’Est, d’ailleurs, certaines lignes de production d’équipementiers ont dû être temporairement fermées.
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9 commentaires
Une dépendance aux matières premières critiques reste un risque majeur pour l’industrie européenne.
Un défi de taille, mais nécessaire pour l’autonomie technologique et énergétique de l’Europe.
Ces restrictions chinoises sur les exportations pourraient-elles renforcer la coopération européenne avec d’autres partenaires ?
L’UE a pris des mesures similaires pour le gaz, mais les terres rares sont bien plus complexes à remplacer.
Cette initiative de l’UE est essentielle pour réduire les risques géopolitiques. Espérons qu’elle aboutira à une véritable indépendance stratégique.
La Chine utilisera-t-elle ces restrictions comme levier pour des négociations commerciales plus équilibrées ?
La Chine domine le marché des terres rares, mais la diversification est-elle réaliste à court terme ?
La souveraineté industrielle passe par des investissements massifs dans l’extraction et le traitement local.
Enfin une prise de conscience européenne ! Dommage qu’il ait fallu une crise pour agir.