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ARTE.TV – À LA DEMANDE – MINI-SÉRIE
Régler le temps de l’amour sur celui des saisons, raconter le couple comme on voit fleurir, faner, puis repousser la nature : le dispositif est désuet, mais Alan Alda et Eric Rohmer (1920-2010) en ont fait en leur temps bon usage, et c’est sous leurs auspices que se place la minisérie créée par Hélène Duchateau pour Arte.
L’« année » des Saisons commence à l’été 1991, aux Sables-d’Olonne (Vendée). Camille, 15 ans, y fait la connaissance de Martin et Alexandre un jour sur la plage, alors qu’ils sont en train d’uriner de concert – mais sans le faire exprès – sur sa planche de surf. La scène préfigure la rivalité des deux garçons pour capter l’attention de la Parisienne, qu’ils invitent à venir les rejoindre pour une balade en mer – le père de Martin est marin-pêcheur, on devine que la famille d’Alexandre, qui deviendra médecin, est plus aisée.
Au cœur des Saisons réside une question existentielle – pourquoi lui et pas moi ? –, à laquelle la série évite soigneusement de répondre, pour mieux filmer les revirements du désir entre Camille, Martin et Alexandre. Ces mouvements sont parfois illisibles, tout entiers contenus dans les ellipses qui séparent chaque épisode, d’autant plus que la série prend le parti de se situer dans l’instant présent, plutôt que dans le ressassement d’événements laissés hors champ. Amicale ou amoureuse, une longue relation débute en tout cas durant l’été 1991, dont Les Saisons prend le pouls sur trente ans. A la rencontre succèdent ainsi un mariage, puis un enterrement, enfin, la série s’achève sur des retrouvailles douces-amères, alors que le triangle amoureux s’est défait depuis longtemps déjà.
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9 commentaires
Super synergie entre le dispositif saisonnier et le récit du couple, c’est une approche classique mais efficace. À voir si Arte parvient à moderniser l’idée.
Justement, le film d’Alda et Rohmer sont-ils des références encore pertinentes aujourd’hui ?
L’idée est intéressante, mais les revirements sont-ils trop abrupts pour le public moderne ?
Une série qui explore la complexité du désir sans chercher à tout expliquer, c’est rare et appréciable.
Tout à fait, les ellipses sont souvent plus éloquentes qu’un dialogue forcé.
Est-ce que cette approche laisse trop de place à l’interprétation personnelle ?
La rivalité entre les deux garçons semble classique, mais c’est justement cette simplicité qui rend la tension palpable.
Le détail de la planche de surf est marquant, il crée d’emblée une dynamique intéressante.
Reste à voir comment la série gère l’évolution des personnages sur des années.