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Des filets pour arraisonner des migrants. Alors que plus de 39 000 personnes ont rejoint l’Angleterre depuis janvier à bord de frêles canots pneumatiques, les autorités françaises vont expérimenter l’interception en mer de ces small boats dans la Manche à l’aide de filets. Une nouvelle façon d’enrayer le phénomène des traversées maritimes qui est allé croissant depuis fin 2018 et nourrit les tensions entre Londres et Paris.
Lors d’un sommet bilatéral en juillet, la France avait acté un changement de doctrine d’intervention en mer, alors que jusque-là, l’idée d’intercepter des canots était jugée trop dangereuse face à l’impératif de sauvegarde de la vie humaine. Las. Selon plusieurs sources, des forces de l’ordre ont été dotées de filets d’arrêt. Ces derniers peuvent être utilisés dans un « contexte de trafic de stupéfiants » ou de « lutte contre l’immigration irrégulière », précise l’une d’elles.
Dans le document commercial d’une entreprise bretonne qui vend des filets de ce type, que Le Monde et le média à but non lucratif Lighthouse Reports ont consulté, leurs atouts sont détaillés. Les filets permettraient de neutraliser un bateau en bloquant les hélices du moteur. Pour cela, le bateau intercepteur doit dépasser la « cible » avant de larguer le filet entre dix et vingt mètres devant lui. « Avec les filets, pas de collision, pas de vagues », poursuit la source citée plus haut.
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11 commentaires
Intéressant de voir comment les filets d’arrêt sont présentés dans le document commercial. Une approche très orientée sécurité.
Toutefois, le bénéfice réel pour les migrants reste à évaluer.
Utiliser des filets pour arrêter des canots pneumatiques me semble assez radical. Qu’en pensent les associations humanitaires ?
Pourraient-ils juger cette méthode encore plus dangereuse que l’approche actuelle ?
Cette nouvelle méthode vise-t-elle à réduire les traversées ou simplement à les ralentir ?
La question reste de savoir si cela suffira à dissuader les candidats à cette traversée périlleuse.
L’objectif semble plus de sécuriser la manœuvre que de résoudre le problème à la source.
Les autorités devraient prouver que cette technique est plus efficace et moins risquée avant de la généraliser.
Avec les tensions croissantes, il faudra des résultats concrets pour justifier cette nouvelle approche.
Encore une solution technologique appliquée à une crise humaine complexe. Les causes profondes seront-elles un jour abordées ?
Espérons que cela ne devienne pas qu’un simple pansement sur une plaie béante.