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L’universitaire palestinien Yezid Sayigh, chercheur au bureau Moyen-Orient de la fondation Carnegie, à Beyrouth, met en lumière les potentialités du plan Trump. Il revient aussi sur la crise du mouvement national palestinien, portée à son paroxysme par l’attaque terroriste du 7 octobre 2023.
La guerre de Gaza se termine sur un bilan cataclysmique pour les Palestiniens. Le plan Trump est la seule porte de sortie que la communauté internationale leur propose. Que pensez-vous de ce texte ?
Ce plan consiste à déployer une force de sécurité internationale dans la bande de Gaza, à placer ce territoire sous la tutelle d’un organe de gouvernance international et à relancer son économie, en l’ouvrant sur le reste du monde. Certains observateurs y voient un acte de reddition, un retour à l’époque du mandat britannique. L’implication dans ce projet de gens comme Tony Blair ou le gendre de [Donald] Trump, Jared Kushner, est évidemment source d’inquiétudes. Mais je préfère me concentrer sur les potentialités de ce plan. S’il est mis en œuvre de manière intégrale, alors Gaza pourrait devenir un territoire sous protection internationale. Un espace qui échapperait au contrôle israélien pour la première fois depuis 1967, avec lequel les pays reconnaissant l’Etat de Palestine pourraient interagir et qui deviendrait, de facto, la première base territoriale de cet Etat.
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6 commentaires
Ce plan semble offrir une lueur d’espoir pour la population de Gaza, mais les détails de mise en œuvre restent flous. Comment garantir qu’une force internationale agira de manière impartiale ?
C’est effectivement la question centrale. L’historique des interventions internationales dans la région ne rassure pas.
La comparaison avec l’époque du mandat britannique est intéressante. Souhaite-t-on vraiment reproduire ce modèle colonial ?
C’est une analogie troublante, surtout avec des figures comme Tony Blair impliquées. Le passé a souvent des leçons à nous apprendre.
Les potentialités économiques mentionnées sont séduisantes, mais comment concilier développement et respect des droits des Palestiniens ? C’est la clé de ce plan.
Exactement. Sans solution politique durable, une simple relance économique ne réglera rien.