Listen to the article

0:00
0:00

« Il faut laisser la justice faire son travail », avançait le garde des sceaux, Gérald Darmanin, le 6 novembre, interrogé à propos des images publiées la veille par Mediapart et Libération. Celles-ci montraient des ordres et des tirs potentiellement non conformes, réalisés par des gendarmes lors des affrontements survenus à Sainte-Soline, le 25 mars 2023. Mais en évoquant le travail de la justice, M. Darmanin fait mine d’oublier que l’administration qu’il dirigeait à l’époque des faits, le ministère de l’intérieur, n’a peut-être pas fait le sien. Et si l’actuel locataire de Beauvau, Laurent Nuñez, a annoncé, le jour même des révélations, une enquête administrative, il lui a fallu répondre à une question : comment expliquer ce délai de deux ans et demi avant le lancement de cette enquête interne ?

« Les caméras-piétons des policiers, elles, sont remisées au service, elles ne sont pas regardées, sauf quand il y a des enquêtes judiciaires », a tenté d’expliquer M. Nuñez, qui dit avoir découvert ces images par voie de presse. Il s’est voulu pédagogue : puisque les enquêteurs chargés des investigations judiciaires, qui appartiennent à l’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), se sont saisis de ces images, les copies qu’ils ont obtenues sont protégées par le secret de l’enquête. Il leur était donc légalement impossible de les transmettre à leur hiérarchie pour que celle-ci ouvre une enquête administrative.

Il vous reste 65.75% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager.

Salle de presse de TheNews.re. Nous couvrons l'actualité réunionnaise et internationale avec rigueur et objectivité. Notre mission : informer les citoyens avec des analyses approfondies sur la politique, la société, l'économie et la culture.

7 commentaires

  1. Les images de ces tirs non conformes sont choquantes. Comment peut-on laisser passer une telle situation pendant autant de temps ?

  2. Si les caméras-piétons ne sont pas consultées, à quoi bon les installer ? Cela rappelle d’autres affaires où des preuves ont été ignorées.

  3. Pierre K. Thomas le

    La lenteur de cette enquête administrative soulève des questions sur la transparence des institutions. Pourquoi autant de temps pour agir ?

Laisser une réponse