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La suspension de la réforme des retraites coûtera 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard d’euros en 2027, selon la lettre rectificative examinée par le Conseil d’Etat qui sera présentée en conseil des ministres jeudi 23 octobre.

Cette suspension sera financée d’une part par une hausse du taux de la contribution des organismes complémentaires (mutuelles, assurances de santé…), qui passerait de 2,05 % à 2,25 % en 2026, selon cette lettre dévoilée par le journal Les Echos et dont l’Agence France-Presse a obtenu copie. D’autre part, les retraités seront davantage mis à contribution puisque la sous-indexation des pensions par rapport à l’inflation, initialement prévue à 0,4 point, sera augmentée de 0,5 point supplémentaire en 2027.

Pour cette année-là, le gouvernement table sur une inflation (hors tabac) de 1,75 %. La mesure pèsera donc sur leur pouvoir d’achat si cette prévision est avérée.

Le gouvernement a déjà annoncé que les pensions de retraite et prestations sociales seraient gelées en 2026 pour freiner la dérive des dépenses publiques.

Emmanuel Macron contredit à l’Assemblée par Sébastien Lecornu

Le premier ministre, Sébastien Lecornu, avait annoncé mardi qu’une lettre rectificative au projet de budget de la Sécu serait présentée jeudi matin en conseil des ministres, afin d’inclure la suspension de la réforme des retraites, au lieu de la proposer au vote lors des débats par le biais d’un amendement. Une garantie qui était réclamée par la gauche et le Rassemblement national.

Le projet décale dans le temps l’application de la réforme Borne. Il suspend jusqu’à janvier 2028 la marche en avant vers les 64 ans, tout comme le relèvement du nombre de trimestres à cotiser pour partir à taux plein. Ainsi, la génération née en 1964 partirait à 62 ans et 9 mois (comme la précédente) au lieu des 63 ans prévus par la réforme, soit à partir d’octobre 2026 au lieu de début 2027. Les textes actuels prévoient par ailleurs que la génération 1964 doive cotiser 171 trimestres. Avec une « suspension », ces assurés partiraient avec 170 trimestres.

L’application de la réforme des retraites reprendrait en 2028 pour la génération 1965, qui devrait cotiser 171 trimestres, au lieu de 172. Mais entre-temps, l’élection présidentielle prévue en 2027 aura peut-être rebattu les cartes.

Emmanuel Macron est remonté au front mardi depuis la Slovénie sur la réforme des retraites, affirmant qu’il n’y aurait « ni l’abrogation ni la suspension », seulement le « décalage d’une échéance, à savoir le relèvement progressif de l’âge légal de départ. Il était au même moment contredit à l’Assemblée nationale par le chef du gouvernement, qui annonçait que la « suspension » serait bien ajoutée au budget de la Sécurité sociale.

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9 commentaires

  1. La suspension de la réforme des retraites semble avoir un coût considérable pour les finances publiques. Comment les organismes complémentaires vont-ils réagir à cette hausse de cotisation ?

  2. Marie T. Martin le

    Geler les pensions en 2026 n’est qu’une solution à court terme. À long terme, il faudra bien trouver une vraie réforme pour assurer la pérennité du système.

  3. Marie N. Richard le

    Le gouvernement mise sur une inflation de 1,75 % en 2027, mais cette prévision pourrait être largement sous-estimée. Les retraités vont vraiment en souffrir.

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