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Les pilotes, hôtesses et stewards des compagnies aériennes françaises ont un régime de pensions complémentaires avantageux mais qui présente des faiblesses, sur le plan financier comme au niveau de la gouvernance. C’est ce qui ressort du rapport assez critique que la Cour des comptes a publié, mercredi 10 décembre, au sujet de la « caisse de retraite du personnel navigant professionnel de l’aéronautique civile » – la CRPN pour les familiers du secteur. Les magistrats de la rue Cambon, à Paris, évoquent l’hypothèse de durcir des règles, qu’ils jugent très favorables aujourd’hui par rapport au droit commun appliqué dans le privé. Au passage, ils sermonnent le président de cette caisse qui a, selon eux, entretenu un rapport distant avec la déontologie.
Pour la retraite de base, les navigants sont assujettis aux conditions du régime général, comme n’importe quel salarié d’une entreprise lambda. En revanche, ils bénéficient d’un système très spécifique, s’agissant de la pension complémentaire. Cette singularité tient au fait que les hôtesses et stewards ne peuvent exercer leur activité au-delà de 55 ans et les pilotes au-delà de 60 ans, sauf s’ils le demandent chaque année et sous réserve que leur requête soit acceptée (dans la limite de 65 ans). De telles dérogations existent pour tenir compte de plusieurs contraintes : « exigences de la sécurité aérienne », « pénibilité » liée au vol (horaires atypiques, exposition aux rayonnements ionisants et aux changements de pression…), difficultés pour « procéder à des reconversions professionnelles » sur des métiers au sol, comme le rappelle le rapport diffusé mercredi.
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12 commentaires
Les navigants paient-ils des cotisations plus élevées pour bénéficier de ce régime avantageux ?
Le rapport ne le précise pas, mais c’est une question pertinente à se poser.
Les pilotes et hôtesses de l’air ont des conditions de travail particulières, il est logique qu’elles aient un régime spécifique.
Sauf que le rapport suggère des règles moins favorables, voire une réduction des bénéfices.
Ce régime de retraite semble effectivement généreux, mais les contraintes professionnelles expliquent peut-être les différences.
Vrai, mais la Cour des comptes met surtout en avant des lacunes financières et de gouvernance.
La Cour des comptes propose-t-elle des solutions concrètes pour redresser la situation ?
Bizarre que le président de la CRPN ait été critiqué pour son manque de déontologie. Cela mérite des explications.
La Cour des comptes est plutôt explicite sur ce point, mais les détails resteront peut-être confidentiels.
La CRPN est-elle la seule caisse à connaître ces problèmes de gouvernance ?
Les âges de départ fixes comme ceux des pilotes et hôtesses sont-ils vraiment justifiés aujourd’hui ?
Les navigants auraient-ils mieux à y gagner en rejoignant le système général ?