Listen to the article
Des mails à 3 heures du matin. Des coups de pression pour arriver à l’aurore. Une angoisse diffuse, liée au surmenage et au manque de repos. Chloé (les personnes citées par leur prénom préfèrent ne pas donner leur nom), 24 ans, doctorante dans un laboratoire de recherche, a vu ses conditions de travail se dégrader singulièrement ces derniers mois, comme celles de ses collègues. « Mon encadrante travaille tous les week-ends. Depuis le début de l’année, elle a de plus en plus de missions. La plupart d’entre nous travaillent trop. Comme c’est un labo public, on n’a pas d’argent pour ouvrir un nouveau poste. »
Facteur à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), Lucas, 23 ans, subit lui aussi cette pression. Depuis la mise en place de nouveaux services, sa direction lui demande de travailler plus, sans contrepartie financière. « On nous dit : “C’est pour garder ton travail.” Et comme on aime notre boulot, on se contente de se plaindre au voisin et on retourne travailler », témoigne-t-il.
Il vous reste 88.41% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
14 commentaires
Le secteur public n’est pas mieux loti. Les chiffres de burn-out sont alarmants. Il est temps d’agir.
Ce retour au bureau semble assez brutal. Est-ce que d’autres secteurs connaissent la même pression ?
Oui, dans l’industrie aussi, on ressent cette pression. Les horaires sont de plus en plus chargés sans augmentation salariale.
Lesâtelites publiques ne devraient pas tolérer ces abus. Où est la régulation des conditions de travail dans ces structures ?
Faut-il attendre une crise majeure pour que ces problèmes soient pris au sérieux ?
Ce témoignage montre bien les limites du présentiel obligatoire. La flexibilité semble nécessaire pour un équilibre durable.
Absolument. Le télétravail permettait un meilleur équilibre vie pro-vie perso. Dommage qu’on revienne en arrière.
Ce reportage illustre bien les dérives possibles d’un management autoritaire. Les employés sont épuisés mais silencieux.
Exact, la peur de perdre son emploi les retenus de parler. C’est une situation malsaine.
Les employés ont du mérite de tenir avec si peu de moyens. Les directions devraient les soutenir davantage.
Selon vous, pourquoi un tel retour en arrière sur les conditions de travail ? Est-ce par manque de confiance des chefs ou par nécessité économique ?
Les directions jouent avec la peur de perdre son emploi. C’est une technique de management peu éthique, mais efficace.
C’est inquiétant de voir que le surmenage devient la norme dans certains milieux. Comment cela peut-il être bénéfique pour la productivité ?
La productivité baisse sûrement à force. À long terme, ces pratiques risquent de nuire à tout le monde.