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Amichai Lau-Lavie est rabbin, israélien, américain, père de famille, gay et… drag-queen. Dès l’âge de 13 ans, le jour de sa bar-mitsva, le jeune homme comprend que sa personnalité est incompatible avec la « bulle orthodoxe » dans laquelle il avait grandi. « Je chantais le passage de la Torah qui m’avait été attribué : un extrait du livre du Lévitique qui disait que, en tant qu’homosexuel, j’étais une abomination et méritais d’être anéanti. Je me souviens d’avoir pensé : “Que faire de ça ?” » La vie qu’il s’est construite depuis, faite d’affranchissements successifs et d’engagements dans un contexte de questionnements autour du judaïsme et du sionisme, autant que de tensions grandissantes au sein de l’Amérique de Donald Trump, est une réponse à cette question existentielle.
Né en Israël il y a cinquante-six ans, celui qui s’appelait alors Ami Lau a grandi à Bnei Brak, à l’est de Tel-Aviv, dans une famille orthodoxe descendante, dit l’histoire, de trente-huit générations de rabbins. Son père, survivant de la Shoah, né en Pologne en 1926, s’est installé en Israël en 1945 (il est mort en 2014). Sa mère, anglaise, y est arrivée quelques années plus tard. Le clan est religieux, pratiquant, sioniste, conservateur, et le destin des quatre garçons de la fratrie semble devoir suivre le modèle traditionnel des hommes de sa famille. Mais voilà, Amichai Lau-Lavie est « une multitude ». « J’ai quantité d’identités », confie-t-il. Son patronyme se compose de celui de son père (Lau, qui veut dire « lion » en polonais) et d’une addition familiale datant de l’arrivée en Israël (Lavie signifie également « lion » en hébreu). A 16 ans, il allonge son prénom originel, Ami, et devient Amichai : « Je trouvais que ça faisait plus sérieux. »
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19 commentaires
Intriguant de voir comment un rabbin peut assimiler des éléments de culture drag-queen.
Cela montre que la spiritualité peut prendre des formes très diverses.
On oublie souvent que le judaïsme a aussi ses propres conflits internes.
Exact, et cela rend ce témoignage encore plus précieux.
La bar-mitsva a été un moment de prise de conscience, comme pour tant d’autres.
C’est souvent à l’adolescence que les questions existentielles émergent.
Un récit inspirant qui montre comment la découverte de soi peut transcender les attentes traditionnelles.
Oui, il est rare de voir une telle sincérité dans la quête de son identité.
La façon dont Amichai Lau-Lavie a réconcilié sa foi et son homosexualité est frappante.
Cela soulève d’importantes questions sur l’inclusion dans les communautés religieuses.
Un parcours exemplaire, même si je me demande comment ses proches ont réagi.
Probablement un choc, mais l’article ne donne pas beaucoup de détails à ce sujet.
Un exemple de résilience face à des normes religieuses très strictes.
Oui, c’est une leçon d’humanité et de liberté.
Une histoire qui bouscule les idées toutes faites sur le judaïsme orthodoxe.
Le message de tolérance et d’acceptation de soi est au cœur de cette histoire.
Et c’est un message universel, bien au-delà de la communauté juive.
Quel courage d’assumer toutes ses identités malgré les préjugés !
Absolument, et cela devrait servir d’exemple à bien des gens.