Listen to the article

0:00
0:00

Durant l’été 2025, la société Microsoft a confirmé qu’elle remettrait les données de ses utilisateurs aux autorités états-uniennes si celles-ci les réclamaient, quand bien même elles seraient stockées en France. Cette révélation n’avait rien de bien surprenant : il s’agit de l’application d’une loi américaine de 2018, le Cloud Act. Certes, cela contreviendrait aux lois européennes… mais une entreprise obéit en premier lieu aux lois de son pays.

Donald Trump parle de retirer le soutien des Etats-Unis à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) au moment même où des appareils militaires russes violent l’espace aérien de pays membres, et il ordonne des mesures de rétorsion à l’égard du procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan. Microsoft, qui gère des services informatiques externalisés pour cette cour, a coupé le courrier électronique de ce magistrat.

On peut très bien imaginer le président américain ayant un accès d’humeur à l’égard de la France, par exemple au motif qu’elle gênerait son « plan de paix » en Ukraine. Dans cette optique de « géopolitique fiction », que se passerait-il s’il ordonnait aux Gafam [Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft] de cesser leurs services cloud à l’égard de notre gouvernement, de nos services publics, de nos armées ?

On m’objectera qu’il s’agit de spéculations, que de tels actes impliqueraient la rupture de contrats entre ces sociétés et leurs utilisateurs ainsi que des violations des droits français et européen. Cette objection est caduque : le gouvernement américain, qui a exprimé son désir d’occuper le Groenland, et qui coule dans les eaux internationales des bateaux soupçonnés de transporter de la drogue, n’a clairement que faire du droit, a fortiori du droit international ou étranger.

Il nous faut au contraire examiner objectivement nos dépendances à des opérateurs étrangers, potentiellement hostiles, et y remédier. Nous en sommes arrivés là à force de refuser de considérer les aspects géopolitiques et à long terme de choix perçus comme purement techniques et commerciaux.

Il vous reste 59.33% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager.

Salle de presse de TheNews.re. Nous couvrons l'actualité réunionnaise et internationale avec rigueur et objectivité. Notre mission : informer les citoyens avec des analyses approfondies sur la politique, la société, l'économie et la culture.

14 commentaires

  1. Un scénario inquiétant, surtout en pleine crise ukrainienne. Les dépendances technologiques semblent de plus en plus problématiques.

  2. Camille Thomas le

    Les entreprises comme Microsoft ne font qu’appliquer la loi de leur pays. C’est une réalité inévitable, même si cela heurte d’autres législations.

  3. Cet article montre à quel point la géopolitique influence maintenant le domaine technologique. Plus personne n’est à l’abri.

  4. Intéressant d’imaginer un scénario où les services cloud des Gafam seraient suspendus. Cela soulève des questions sur la souveraineté numérique.

  5. Sophie L. Leroy le

    Trump pourrait-il vraiment imposer de telles mesures aux géants du numérique ? Les conséquences en seraient énormes pour l’ensemble des utilisateurs.

  6. Quels sont les moyens dont disposerait l’Europe pour contrer une telle décision unilatérale ? La situation semble déséquilibrée.

  7. Les Gafam doivent-ils vraiment choisir entre les lois américaines et les accords internationaux ? La situation semble compliquée pour ces multinationales.

Laisser une réponse