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Quand le surveillant de son ancien lycée de Corbeil-Essonnes (Essonne) l’a appelé pour lui proposer de participer à un jury citoyen qui se constituait pour sceller l’avenir de l’ancienne chaufferie des Tarterêts, Fayad Abdou a accepté. Etudiant en classe préparatoire « pour devenir expert-comptable », le jeune homme, âgé de 19 ans, est né et a grandi « à 100mètres du bâtiment ». Avec sa longue cheminée qui la signale à des kilomètres à la ronde, les grandes coques de béton qui s’enroulent à son pied en éventail, cette ruine de la modernité (Roland Dubrulle et Jean-Pierre Jouve, 1970) est à la fois letotem du quartier et la matérialisation de son abandon par les pouvoirs publics.

Fayad Abdou ne se berçait pas d’illusions : « Nous, les habitants des Tarterêts, on n’est jamais écoutés. » Mais l’opération « Quartiers de demain » semblait originale. Soutenue par Emmanuel Macron, elle était présentée comme un laboratoire de la fabrique de la ville en prise avec les enjeux de la crise climatique.

Dix projets de transformation architecturale et paysagère partout en France métropolitaine, dans dix quartiers dits « politique de la ville », pensés comme autant de réponses aux spécificités climatiques, topographiques, sociales et historiques. Dix projets pilotes pour rompre avec la culture de la démolition et de la bétonisation et s’affranchir des réflexes jacobins qui tendent à uniformiser les solutions aux quatre coins du territoire. Budget total : 170 millions d’euros, financés par l’Etat et les collectivités locales.

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27 commentaires

  1. Un projet intéressant, mais j’aimerais savoir quels matériaux durables seront utilisés pour éviter d’autres abandons comme celui de la chaufferie.

  2. Antoine Bernard le

    C’est encourageant de voir des étudiants comme Fayad Abdou s’impliquer dans des projets citoyens. Ca donne espoir pour l’avenir.

  3. La rénovation urbaine est une bonne chose, mais elle doit vraiment inclure les habitants. Là, l’histoire semble montrer que c’est encore en partie top-down.

  4. Les grands projets de rénovation urbaine coûtent cher. Est-ce que les retours sur investissement sociale et écologique seront à la hauteur ?

  5. Chloé F. Robert le

    La modernité des années 70 a souvent laissé des traces inégales. Ces projets de rénovation pourraient à termer en faire des modèles à suivre.

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