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Le 5 décembre 1956, le critique du Monde Jean de Baroncelli signait un article sur deux films de Brigitte Bardot tout juste sortis, « La mariée est trop belle », de Pierre Gaspard-Huit, et « Et Dieu… créa la femme », de Roger Vadim. Nous republions cet article à l’occasion de la mort de l’actrice à l’âge de 91 ans.
« Il n’était pas question, cette semaine, d’avoir ses yeux dans ses poches : Brigitte Bardot, par deux fois, sollicitait nos suffrages. Heureux critique, penseront les braves gens, dont le métier est de répondre à de telles invitations. Heureux mortel pour qui c’est un devoir de contempler « BB » succédant à BB. Nous n’étions certes pas mécontent !
Nous sommes davantage ennuyé aujourd’hui qu’il nous faut rédiger cette chronique. Voilà bien les inconvénients de la profession : on éprouve de la sympathie pour une ravissante personne, on aimerait la couvrir de fleurs, et puis, parce qu’on écrit dans un journal, on se trouve contraint de jouer les grognons, les Alceste. S’en tirer avec quelques galanteries n’est pas une solution. Brigitte Bardot doit être lasse de s’entendre toujours complimenter pour ses attraits naturels. C’est de son propre talent beaucoup plus que de celui du Bon Dieu qu’elle voudrait certainement qu’on lui parle.
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6 commentaires
Un article intéressant sur l’héritage culturel de Brigitte Bardot, mais je me demande comment ses performances ont évolué par rapport à d’autres actrices de l’époque.
Effectivement, il serait fascinant de comparer son jeu avec celui de ses contemporaines comme Simone Signoret ou Jeanne Moreau.
Le critique évoque des difficultés à concilier admiration et objectivité. Une situation qui reste pertinent pour tout journaliste culturel aujourd’hui.
Absolument, surtout avec des figures aussi emblématiques que Bardot. La subjectivité est un défi constant.
Bizarre de republier cet article précisément maintenant. Était-ce une décision éditoriale ou une simple coïncidence ?
La mort d’une légende comme Bardot mérite une reflexion sur son impact historique, même si la critique initiale était mitigée.