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Alors que les résultats officiels à l’élection présidentielle camerounaise de dimanche ne sont attendus que dans deux semaines, c’est par un message publié, mardi 14 octobre, sur sa page Facebook, que l’ancien ministre et candidat de l’opposition Issa Tchiroma Bakary a revendiqué la victoire.
« Notre victoire est claire. Elle doit être respectée », a déclaré Issa Tchiroma Bakary, qui défie le président sortant, Paul Biya, au pouvoir depuis quarante-trois ans, appelant le régime à « accepter la vérité des urnes » ou à « plonger le pays dans un tourment ». « Le peuple a choisi, et ce choix doit être respecté », a-t-il insisté, promettant de publier un rapport détaillé des résultats par région.
Proclamation du résultat du vote par le Conseil constitutionnel
S’il est autorisé de rendre public les procès-verbaux de chacun des bureaux de vote, il est, en revanche, illégal de proclamer le résultat du vote avant le Conseil constitutionnel. « C’est la ligne rouge à ne pas franchir », a rappelé le ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji, lors d’une conférence de presse dimanche soir.
Les autorités n’ont ni communiqué le taux de participation ni précisé la date exacte de proclamation des résultats, prévue avant le 26 octobre par le Conseil constitutionnel, alors que des craintes de fraude persistent en faveur de Paul Biya, 92 ans, réélu avec plus de 70 % des voix depuis plus de deux décennies.
En 2018, lors de la dernière présidentielle, Maurice Kamto, arrivé deuxième du scrutin et dont la candidature a été rejetée cette année, s’était proclamé vainqueur au lendemain du vote. Kamto avait ensuite été arrêté, et les rassemblements de ses partisans dispersés à coups de gaz lacrymogènes et canons à eau, et des dizaines de manifestants arrêtés – certains sont toujours emprisonnés.
17 commentaires
Intéressant de voir comment les candidats s’expriment avant la proclamation officielle. Cela pourrait créer des tensions si les résultats finaux diffèrent.
D’accord, surtout dans un contexte politique aussi tendu depuis des années.
Pourquoi attendre deux semaines pour les résultats ? Cela donne de la crédibilité à des déclarations plus hâtives de victoire.
C’est un délai inhabituel, il faut espérer que cela n’est pas délibéré.
Biya au pouvoir depuis 43 ans, qu’il accepte ou non cette victoire, le Cameroun aura du travail pour se stabiliser.
Effectivement, les transitions politiques doivent être confiées avec prudence.
Le pays a besoin de calme et de transparence, pas de déclarations prématurées.
Totalement d’accord, la démocratie se respecte.
Un rapport détaillé par région pourrait clarifier la situation, ou bien la compliquer davantage.
Si les chiffres ne correspondent pas, les tensions vont monter.
Le peuple a choisi ? La participation sera un indicateur clé pour juger de la légitimité du scrutin.
Exact, un faible taux de participation nuancerait la victoire.
La mise en garde du gouvernement contre les proclamations anticipées est nécessaire pour éviter le chaos.
Mais cela n’empêche pas les candidats de s’exprimer, c’est leur droit.
L’appel à respecter les urnes est fort, mais sans le rapport détaillé, c’est difficile de juger de la légitimité des déclarations.
Le Conseil constitutionnel doit Aussagen dossier d’une main ferme pour éviter les contestations.
C’est vrai, l’attente des résultats officiels sera cruciale.