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A la fin du XXe siècle, il était encore possible de skier 151 jours par an dans une station comme Le Tourmalet (Hautes-Pyrénées) lors des bonnes années. D’ici 2050, le nombre de jours skiables dans une telle station – nichée à 1 900 mètres d’altitude, dans le massif de la Haute-Bigorre – devrait dégringoler à 116. Et finirait sa chute à 86 jours à la fin du siècle.
Cette projection spectaculaire est tirée d’un travail de modélisation mené par des chercheurs du Laboratoire Ecosytèmes et Société en Montagne de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) en partenariat avec Météo-France. Ces données, que Le Monde a pu consulter, illustrent, au-delà de l’exemple pyrénéen du Tourmalet, l’impact du réchauffement climatique sur les montagnes françaises, avec une diminution généralisée du nombre de jours skiables, et des saisons qui commencent plus tard et finissent plus tôt.
Toutes les stations impactées par le réchauffement
Pour réaliser ces projections, les chercheurs se sont basés sur les prévisions de réchauffement climatique de la France qui font actuellement consensus : la trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (Tracc) prévoit un réchauffement de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle à l’horizon 2030, de 2,7 °C en 2050 et de 4 °C à la fin du XXIe siècle. Pour chacun de ces jalons, ils ont comparé le niveau prévisionnel d’enneigement à la période de référence 1976-2005 (marquée par un réchauffement de 0,6 °C).
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22 commentaires
Les stations de ski doivent anticiper ces changements. Une transition progressive vers des activités moins dépendantes de la neige semble inévitable.
Oui, et cela pourrait aussi attirer un public plus large, pas seulement les amateurs de ski.
La réduction des jours skiables est un symbole fort des conséquences du réchauffement. Espérons que cela alertera davantage de monde.
Certes, mais l’inaction reste préoccupante malgré les avertissements répétés.
L’idée que des stations comme le Tourmalet pourraient perdre autant de jours skiables est déstabilisante. Quelles alternatives envisagent les professionnels du secteur ?
La diversification des activités touristiques est souvent évoquée, mais cela demande des investissements massifs.
Si la tendance se confirme, skier en France dans 30 ans sera-t-il un luxe réservé à quelques stations d’altitude ?
C’est malheureusement une possibilité. Les stations les plus basses seront les plus touchées.
Le réchauffement climatique a déjà un impact visible sur l’enneigement. Ces projections ne font que confirmer ce que les skieurs observent depuis des années.
Exactement, et c’est pour cela que des adaptations sont nécessaires pour éviter une désaffection des stations.
Ces projections soulignent l’urgence d’agir contre le réchauffement climatique. Sans mesures fortes, le ski en France sera profondément transformé.
Tout à fait, et c’est aussi un enjeu économique majeur pour les régions montagneuses.
Il faudra peut-être repenser la géographie du ski en France, en se tournant vers des stations déjà plus résilientes.
Avec une diminution de 20 % des jours skiables d’ici 2050, comment les stations vont-elles maintenir leur attractivité ?
Cela dépendra de leur capacité à innover et à se diversifier. Le ski seul ne suffira plus.
Les projections concernant la réduction des jours skiables sont alarmantes. Comment les stations pourraient-elles s’adapter à cette situation ?
En parallèle, le développement d’activités estivales semble une solution évidente pour compenser. Cependant, cela implique des coûts supplémentaires.
Certaines stations envisagent d’importants investissements dans la production de neige artificielle. Mais cela demande énormément d’énergie et d’eau.
Les projections sont pessimistes, mais pas surprenantes. L’humanité a le devoir de réduire son empreinte climatique pour préserver nos montagnes.
C’est un appel à l’action claire. Chaque petit geste compte dans cette lutte.
Le réchauffement climatique va profondément modifier le paysage skiable. Les Pyrénées seront-elles encore attractives dans 30 ans ?
C’est une question légitime, surtout pour une région déjà moins enneigée que les Alpes.