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Sur le papier, cela aurait dû donner un coup de fouet à l’économie européenne. Entre juin 2024 et juin 2025, la Banque centrale européenne (BCE) a réalisé la plus importante baisse de ses taux d’intérêt sur douze mois (hors crise financière de 2008), passant de 4 % à 2 %. Depuis, elle a marqué une pause, qu’elle a confirmée une nouvelle fois jeudi 18 décembre lors de sa conférence de presse.
Pourtant, cette action musclée, qui aurait dû soutenir l’activité en Europe, peine à se faire sentir. « L’impact sur le produit intérieur brut a été faible et va probablement rester limité dans les prochains trimestres », souligne une note de Jack Allen-Reynolds, du cabinet Capital Economics.
L’explication de l’impuissance relative de la BCE est à aller chercher dans le fonctionnement des marchés financiers. Les taux à court terme ont beaucoup baissé – ceux de la banque centrale, donc, allant d’un jour à une semaine, que les banques utilisent pour se refinancer et qui influencent le coût des emprunts dans l’ensemble de l’économie. Mais ce mouvement ne s’est pas répercuté sur les taux d’intérêt à long terme (de cinq à trente ans), comme cela se produit généralement.
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15 commentaires
C’est intéressant de voir que malgré la baisse des taux, l’économie européenne ne décolle pas. À quoi cela est-il dû selon vous?
L’article évoque les marchés financiers, mais je pense aussi aux incertitudes politiques qui freinent les investissements.
Les taux longs restent élevés, ce qui limite l’effet sur les budgets des ménages et entreprises.
Les couvertures médiatiques de la BCE sont souvent simplistes. Cette analyse montre que la réalité est plus nuancée.
Effectivement, les effets des décisions monétaires ne sont rarement immédiats ni évidents.
La BCE a pourtant joué un rôle clé dans d’autres crises. Cette fois, pourquoi ne fonctionne-t-elle pas?
La crise actuelle est peut-être plus complexe, avec des facteurs comme la mauvaise distribution du crédit.
Si les taux courts baissent mais pas les longs, cela signifie-t-il que les banques ne transmettent pas la baisse aux emprunteurs?
Précisément, c’est là que le bât blesse. Le mécanisme habituel de transmission semble bloqué.
Comment interprétez-vous la pause de la BCE ? Une stratégie ou un aveu d’impuissance ?
Probablement une analyse prudente des données. Les prochaines réunions seront déterminantes.
Je m’étonne que les investisseurs en métaux précieux ne semblent pas avoir profité de cette baisse des taux.
Peut-être parce que les taux longs restent un signal de stabilité relative pour les actifs refuge.
Le marché de l’uranium aussi semble insensible. À quand une vraie relance du secteur?
La BCE n’a pas de levier direct sur l’énergie, mais la demande renoue avec la croissance.