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La préfecture des Vosges a annoncé, mardi 14 octobre, l’interdiction de la consommation de l’eau du robinet dans le village d’Arrentès-de-Corcieux, en raison d’un taux de polluants éternels (PFAS) sept fois supérieur à la norme.
Les analyses de l’eau du robinet de cette localité proche de Gérardmer, qui compte 180 habitants, ont démontré que la « concentration totale des 20 principaux PFAS s’élève en moyenne à 0,73 microgramme par litre », alors que la norme est « fixée à 0,1 microgramme par litre », signalent la préfecture des Vosges et l’Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est, dans un communiqué.
L’arrêté préfectoral interdit la consommation d’eau ainsi que son utilisation pour la préparation des biberons à partir de mercredi pour les personnes desservies par le réseau d’eau public de la commune, une mesure qui restera en vigueur jusqu’au « rétablissement de la qualité de l’eau ».
« Une distribution d’eau en bouteille pour subvenir aux besoins de la population sera organisée, à raison d’une bouteille par jour et par personne », précisent les services de l’Etat.
Dix-sept communes concernées dans la Meuse et les Ardennes
Générations futures avait dénoncé lundi un « retard dans l’information de la population » sur la pollution de l’eau dans cette commune. Selon l’association et Vosges Nature Environnement, la contamination pourrait provenir « des rejets d’une usine de blanchiment de textile » située dans une commune voisine. Celle-ci émet ses rejets dans une station d’épuration dont les boues « sont ensuite épandues sur des parcelles agricoles dans plusieurs communes voisines ».
Après les Ardennes et la Meuse, où 17 communes sont concernées par le même problème, « la situation dans les Vosges constitue le deuxième cas de contamination majeure très probablement liée à des épandages de boues de station d’épuration », estime Pauline Cervan, toxicologue chez Générations futures, citée dans un communiqué. « Ces deux situations illustrent la nécessité de mettre en place un suivi des PFAS dans les boues et, en attendant, d’interdire leur épandage par précaution », ajoute-t-elle.
Utilisés dans de nombreux objets pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes ou leur résistance à la chaleur, les PFAS, substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, peuvent avoir des effets délétères pour la santé, la fertilité, le développement des fœtus et favoriser certains cancers. Dans les Vosges, « plusieurs campagnes de prélèvement » ont déjà couvert « près de 99 % du réseau d’eau à ce jour », selon les services de l’Etat.
18 commentaires
Cette situation rappelle l’importance de surveiller la qualité de nos eaux. Comment les autorités vont-elles nettoyer cette eau contaminée ?
Les techniques de filtration existent, mais elles sont coûteuses. Reste à savoir si les budgets suivront.
Il faudrait peut-être interdire les produits contenant ces PFAS. Mais cela toucherait aussi des industries clés.
Une Verteilung d’eau en bouteille n’est qu’une solution temporaire. Que vont faire les habitants une fois les stocks épuisés ?
Une bouteille d’eau par jour par personne, c’est insuffisant. Comment les habitants vont-ils faire pour cuisiner ou se laver ?
Effectivement, une distribution plus importante serait nécessaire pour répondre aux besoins réels.
On parle souvent des PFAS dans l’industrie, mais rarement de leur impact direct sur les populations. Ce cas montre l’urgence d’agir.
Totalement d’accord. La prévention doit primer sur l’après-crise.
Encore une alerte sanitaire liée à la pollution industrielle. Quand les gouvernements prendront-ils des mesures appropriées ?
C’est inquiétant de voir ces polluants éternels se répandre aussi loin. Quelles sont les sources possibles de cette contamination dans cette région?
Les anciennes usines ou les dépôts industriels pourraient être en cause. Une enquête approfondie est nécessaire.
Les PFAS sont souvent associés à des activités comme la métallurgie ou l’industrie chimique. Ces zones en ont-elles ?
Interdire l’eau du robinet dans un village entier est une mesure radicale, mais nécessaire. Quelle alternative durable existe-t-il ?
Investir dans des systèmes de filtration avancés pourrait être une solution à long terme, mais coûteuse.
Ces polluants ont-ils un impact sur les cultures ou les animaux de la région ? On en sait trop peu sur leurs effets globale.
Les études montrent que les PFAS s’accumulent dans les sols et les organismes vivants. Il faut une vigilance accrue.
Encore une fois, la santé publique est mise en danger par ces substances persistantes. Quand allons-nous voir des mesures plus strictes contre ces polluants ?
Les normes évoluent, mais trop lentement face à l’urgence sanitaire. Il faut des actions concrètes et rapides.