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La mesure devrait permettre une meilleure prise en charge des pathologies soupçonnées d’être liées à l’exposition aux incendies : de multiples cancers ont été ajoutés à la liste des maladies professionnelles des pompiers.
« On s’en réjouit : c’est une reconnaissance juridique des expositions professionnelles, et ça concerne aussi nos volontaires », s’est félicité lundi 29 décembre auprès de l’Agence France-Presse (AFP) Norbert Berginiat, vice-président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, trois jours après la publication d’un décret élargissant la liste des maladies professionnelles auxquelles sont confrontés les pompiers.
Ce décret, paru au Journal officiel du 26 décembre, concerne les « sapeurs-pompiers professionnels et volontaires, ainsi que les militaires des unités investies à titre permanent de missions de sécurité civile ». Il actualise deux tableaux faisant la liste de certaines maladies considérées comme liées à la profession du patient. Le premier tableau s’applique à l’exposition à la combustion de charbon ; le second, à l’inhalation d’amiante.
Ces tableaux énumèrent essentiellement des cancers, jusqu’à plusieurs décennies après l’exposition. Deux sont désormais liés à l’activité des sapeurs-pompiers : les mésothéliomes (plèvre, péritoine…) et les cancers de la vessie. Jusqu’alors, la liste était quasiment vide pour les pompiers. Seuls deux cancers étaient officiellement associés à leur activité : le carcinome du nasopharynx et le carcinome hépatocellulaire.
Indemnisation automatique
La désignation comme maladie professionnelle rend possible, pour le patient concerné, une indemnisation au-delà de la prise en charge par l’Assurance-maladie. Si un tableau décrit la situation du patient, celui-ci peut automatiquement bénéficier de cette indemnisation, sans avoir à engager une procédure particulière, souvent longue et complexe.
L’inclusion de nouveaux cancers parmi les maladies liées à leur métier est une revendication de longue date des sapeurs-pompiers, alors que les études se multiplient pour pointer un lien probable entre leur activité et l’apparition de certains cancers. En 2022, le Centre international de recherche sur le cancer a ainsi établi la probabilité d’une origine professionnelle du cancer de la vessie et du mésothéliome.
« Ça passe par [l’inhalation des] fumées d’incendies, mais ça peut aussi passer par la peau », explique à l’AFP M. Berginiat, lui-même médecin. « C’est bien que ce soit reconnu, mais c’est mieux que ça soit évité », a-t-il souligné, en disant espérer que la désignation de nouvelles maladies professionnelles suscite, au-delà des indemnisations elles-mêmes, des alertes sur « la nécessité de renforcer la protection ».
Une étude pour mesurer précisément les risques en la matière, promise depuis plusieurs années par le ministère de l’intérieur, est actuellement « en cours de préparation », a-t-il relevé.











8 commentaires
Les pompiers sont effectivement exposés à des substances toxiques et cancérigènes. Cette mise à jour était longue à venir.
Reste à voir comment les assurances et caisses de retraite vont s’adapter.
On ne peut que regretter le délai, mais mieux vaut tard que jamais.
Intéressant de voir que la combustion de charbon et l’amiante restent des problématiques actuelles dans ce domaine. Des progrès à faire côté prévention.
Tout à fait, dont les pompiers devraient bénéficier d’équipements plus efficaces.
Enfin une reconnaissance officielle pour les pompiers confrontés à des risques majeurs dans l’exercice de leur métier. Espérons que cette mesure facilitera leurs démarches.
Mais comment cette reconnaissance se traduira-t-elle concrètement pour les volontaires ?
Absolument, c’est un pas important pour leur protection sociale.