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Un outil informatique inefficace, qui nécessite 17 clics de souris pour enregistrer un fichier au format PDF, couplé à un coût pharaonique de 257,4 millions d’euros de développement depuis 2016. L’ordonnance de règlement rendue le 16 octobre par Michèle Coudurier, magistrate chargée de l’instruction à la chambre du contentieux de la Cour des comptes, étrille le logiciel de rédaction de procès-verbaux de la police.
Ce document de plus de 500 pages, que Le Monde a pu consulter, d’une précision juridique et financière chirurgicale, décortique les responsabilités de cinq commissaires de police, de deux généraux de gendarmerie, de cinq directeurs généraux de la police et de la gendarmerie, de trois secrétaires généraux du ministère de l’intérieur et d’un administrateur civil pour des faits relevant de la « violation des règles de contrôle budgétaire » et, surtout, du « défaut d’organisation et de surveillance » d’un programme jugé pourtant « particulièrement structurant » à l’ère du numérique. L’outil est toujours inutilisable, dix ans après son lancement.
L’histoire de cette gabegie hors norme avait fort mal commencé dès 2014, lorsque, à peine mis en service, le logiciel de rédaction de procédures de la police nationale (LRPPN) est « unanimement jugé inadapté » et « son remplacement envisagé » aussitôt. Puisque la gendarmerie dispose de son propre logiciel, plébiscité par ses utilisateurs, mais peu adapté aux contingences de la police, pourquoi ne pas travailler à une version commune ?
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11 commentaires
Un programme qualifié de « structurant » mais qui a échoué à la base. Comment a-t-on pu laisser passer ça ?
La question qu’on devrait se poser, c’est pourquoi personne n’a arrêté le projet plus tôt.
La Cour des comptes parle de « défaut d’organisation et de surveillance ». La gestion de ce projet semble avoir été catastrophique.
Une gestion désastreuse, oui, mais qui a laissé passer ça pendant dix ans ?
17 clics pour enregistrer un PDF, c’est hallucinant. On dirait un vrai gâchis financier.
C’est le genre de fiasco qui discrédite les projets numériques de l’État.
Et dire que les contribuables ont payé pour ça…
Plusieurs responsables de haut rang sont mis en cause. Qui va assumer les conséquences de cette gabegie ?
Dix ans après le début du projet, le logiciel reste inutilisable. Un échec cuisant pour la digitalisation de la police.
Un coût aussi élevé pour un outil aussi inefficace est vraiment consternant. La Cour des comptes a raison de souligner un manque de supervision évident.
Effectivement, 257 millions d’euros pour un logiciel inutilisable est une vraie hérésie.