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Le jour où l’entreprise de sondages Ipsos a frappé à sa porte, Baptiste Delmas n’avait pas conscience de vivre à moins de 500 mètres des vignes. Ni que l’école de son fils, pourtant entourée de pavillons, était aussi proche des parcelles. C’était au printemps 2022. Le résident de Villenave-d’Ornon (Gironde), une ville de banlieue au sud de Bordeaux, accepte de participer avec son garçon à l’étude PestiRiv, menée par Santé publique France et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) pour connaître l’exposition aux pesticides des habitants de zones viticoles. Pendant deux semaines, il congèle des échantillons d’urine tous les deux jours – « pas facile, avec un enfant de 4 ans » – et conserve sa poussière ménagère.
Après un long silence, l’enseignant-chercheur obtient ses résultats individuels, en octobre 2025. En période de traitement des vignes, il est jusqu’à quatre fois plus contaminé que la population éloignée des cultures par plusieurs résidus de pesticides, en particulier des fongicides caractéristiques de la viticulture, comme le folpel. Son fils l’est jusqu’à dix fois plus, pour l’hydroxy-tébuconazole, le sous-produit d’un fongicide suspecté d’être toxique pour la reproduction et perturbateur endocrinien.
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14 commentaires
Ces résultats montrent l’urgence d’aller vers une viticulture plus durable. Les enfants ne devraient pas payer le prix de nos choix agricoles.
C’est vrai, mais les viticulteurs ont aussi besoin de solutions réalistes. La transition doit être équitable.
Une étude comme celle-ci devrait servir de levier pour accélérer les réformes. Espérons que les politiques en tiendront compte.
Les politiciens suivent souvent la pression de l’opinion. À nous de rendre ces données incontournables.
C’est inquiétant de constater que des enfants sont tellement exposés aux pesticides. Je me demande quelles mesures seront prises pour protéger les écoles ?
Des solutions existent, mais leur mise en œuvre est lente. Il faudrait un engagement plus fort des autorités.
Ces résultats confirment ce que beaucoup soupçonnaient déjà. La non intervention devient de la négligence.
Exact. On parle de santé publique, là. Les décisions ne peuvent plus être reportées.
Intéressant de voir ces données brutes. J’aimerais savoir quelles sont les alternatives aux pesticides actuels pour les viticulteurs.
Les méthodes biologiques existent, mais leur rentabilité et leur efficacité varient. La recherche doit évoluer.
Les chiffres donnent le vertige. Comment expliquer à un enfant qu’il est dix fois plus contaminé que la moyenne ? Impossible de relativiser ça.
La génération future mérite mieux. C’est à nous de briser ce cycle.
1,7 million d’élèves exposés, c’est un scandale. Comment ose-t-on encore faire comme si de rien n’était ?
La passivité des institutions est effectivement choquante. Quand agira-t-on enfin ?