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L’église orthodoxe est sans doute le lieu le plus animé de Dubicze Cerkiewne en cette glaciale matinée de novembre. Dans ce bourg polonais situé près de la frontière avec la Biélorussie, la messe a réuni une bonne vingtaine de personnes très âgées, pliées par la dévotion et le poids des années. Inévitablement, quelques-uns des membres de cette assemblée viendront bientôt renforcer les statistiques du village : depuis janvier, 27 décès ont déjà été enregistrés, contre seulement deux naissances. Entre l’émigration pour des raisons économiques et l’absence de nouveau-nés, la commune se vide. La fermeture de l’école primaire, qui compte en moyenne six enfants par classe, est débattue par la mairie.
Dubicze Cerkiewne illustre un phénomène qui traverse toute la Pologne : l’effondrement de la natalité. En 2025, le nombre d’enfants par femme en âge de procréer a chuté à 1,03, le plus bas taux de fécondité de toute l’Europe. En comparaison, la France est à 1,62, l’Allemagne, à 1,35, l’Espagne, à 1,12.
Eufrozyna, 4 mois et de grands yeux curieux, est l’un des deux bébés de l’année dans le village. Dans le confort de sa maison située en pleine campagne, elle babille d’un air contenté dans les bras de sa mère, Paulina Siegien, 39 ans. Cette dernière en revanche ne cache pas les longues hésitations qu’elle et son conjoint ont eues avant de se décider à avoir un enfant. « C’était une décision très dure. »
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19 commentaires
Un taux de fécondité à 1,03, c’estას un véritable effondrement. Comment la Pologne compte-t-elle inverser cette tendance?
Sans des mesures fortes, la population va continuer à décliner d’ici quelques décennies.
Ces chiffres devraient alerter les politiques. Sans changements, la Pologne risque de perdre une grande partie de sa population active.
C’est un problème qui dépasse largement le cadre local. L’Europe entière doit y faire face.
Le contraste avec la France est frappant. Il y a peut-être des leçons à tirer de leur politique familiale.
Effectivement, les différences de natalité entre l’Europe de l’Est et de l’Ouest sont marquées. Des factures différentes?
La dévotion religieuse ne semble pas compenser le manque de naissances. Pourquoi ce contraste?
Même les valeurs traditionnelles ne suffisent pas face aux pressions économiques et sociales modernes.
Quelles solutions pourraient être mises en place pour encourager la natalité dans ces régions?
Des aides financières ciblées et des politiques de soutien aux familles seraient un bon début.
Fermer une école primaire, c’est un symbole tragique. À quel point la situation peut-elle empirer?
Si le taux de fécondité reste aussi bas, beaucoup de villages vont disparaître sans nouveaux habitants.
Une situation alarmante que cette baisse de la natalité, surtout dans un pays comme la Pologne. Comment vont-ils faire pour maintenir leurs infrastructures avec une population vieillissante?
L’émigration des jeunes et le manque d’opportunités économiques ajoutent à la crise. Un cercle vicieux.
Ça pose effectivement de gros défis démographiques. J’espère que les politiques locales trouveront des solutions.
La Biélorussie voisine fait-elle face aux mêmes problèmes? Ou la Pologne est-elle un cas isolé dans cette région?
Je ne connais pas les chiffres pour la Biélorussie, mais je suppose que la situation y est similaire.
Le village semble symboliser une crise plus large. Combien de communautés font face à la même situation?
Beaucoup de petits villages en Pologne et en Europe de l’Est doivent affronter ce déclin démographique.