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Fin du suspense. L’Etat donne son feu vert à Nestlé pour la poursuite de la production de Perrier sous le label « eau minérale naturelle ». Le préfet du Gard, Jérôme Bonet, où est implantée l’usine de la célèbre marque d’eau gazeuse, a publié vendredi 19 décembre l’arrêté autorisant la multinationale suisse à exploiter les sources Perrier, à Vergèze, malgré des épisodes de contaminations bactériologiques à répétition qui ont conduit le numéro un mondial des eaux bouteilles à bloquer ou à détruire plusieurs millions de bouteilles ces dernières semaines.
Sans surprise, le préfet du Gard a suivi l’avis de l’Autorité régionale de la santé (ARS) d’Occitanie, chargée du contrôle de la qualité de l’eau en bouteille. Dans un rapport divulgué par Le Monde, l’ARS avait proposé d’accéder à la demande du groupe suisse tout en l’accompagnant d’une préconisation de « contrôle sanitaire renforcé ».
Le préfet et l’ARS s’appuient sur « l’avis favorable sous réserve » rendu le 24 novembre par l’hydrogéologue mandaté pour procéder à une expertise technique et scientifique. En avril, le même hydrogéologue avait pourtant rendu un avis « défavorable », estimant que la « pureté originelle » des sources Perrier n’était plus garantie. Selon le code de santé publique, pour pouvoir être commercialisée sous le label « minérale naturelle », une eau doit être pure à la source, c’est-à-dire protégée de toute contamination bactériologique ou chimique sans aucune désinfection ou traitement susceptible de modifier sa composition.
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11 commentaires
Cela pose question sur la qualité réelle de l’eau vendue. Nestlé a-t-il vraiment des garanties pour éviter de nouvelles contaminations ?
C’est une décision dangereuse si la surveillance ne suit pas.
Les contrôles renforcés devraient être publics pour rassurer les consommateurs.
Curieux que l’État autorise cela malgré les problèmes récurrents. Est-ce une priorité économique sur la santé publique ?
La santé devrait effectivement primer sur les intérêts économiques.
L’eau minérale naturelle contaminée, c’est un paradoxe en soi. Comment peut-on encore vendre cela sous ce label ?
Le label perd effectivement de sa crédibilité.
S’il y a des contrôles renforcés, pourquoi ne pas en informer clairement les acheteurs ?
La transparence vers les consommateurs serait un minimum.
Passer de l’avis défavorable à favorable en quelques mois, voilà qui est surprenant. L’expertise était-elle vraiment neutre ?
En effet, les changements d’avis si rapides interrogent.