« On vous croit » : le combat d’une mère pour protéger ses enfants d’un père incestueux

L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR

« Qui voudrait maintenir un lien avec son violeur ? Personne. Alors pourquoi les enfants, on les oblige à le faire ? », interpelle Alice (Myriem Akheddiou), lors de son audition au tribunal de la jeunesse belge. Un cri du cœur qui s’adresse autant à la juge qu’au spectateur, c’est-à-dire à la société tout entière. A travers un cas exemplaire, On vous croit, premier long-métrage signé Charlotte Devillers et Arnaud Dufeys, plonge au cœur de la réalité douloureuse des mères protectrices, ces femmes qui se battent pour protéger leurs enfants de pères soupçonnés d’être incestueux.

En ne respectant pas les droits de leurs ex-compagnons le temps de longues procédures pénales pour tenter d’établir les faits dénoncés, elles s’exposent à des représailles judiciaires, et au risque de perdre la garde de leur enfant. Un principe de précaution doit-il prendre le pas sur la présomption d’innocence ?

Ce film belge tourne tout entier autour d’une audience visant à statuer sur le sort de Lila (Adèle Pinckaers) et de son frère, Etienne (Ulysse Goffin). Ceux-ci ne souhaitent plus avoir aucun lien avec leur père (Laurent Capelluto). Le jeune garçon accuse ce dernier de l’avoir violé, des faits que l’intéressé nie. Selon lui, c’est Alice qui fait tout pour le couper de ses enfants, jalouse qu’il ait refait sa vie avec une compagne avec qui il vient d’avoir un bébé. Les deux tiers du film, où les deux parents, leur avocat et celui des enfants font face à la juge, ont été tournés en une prise continue à l’aide de trois caméras, pour accentuer l’effet réaliste. Chacun prend la parole à tour de rôle pour défendre sa version des faits ou l’intérêt des personnes qu’il représente.

Il vous reste 45.77% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.