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Le budget de l’éducation nationale est en légère augmentation
Le budget de l’éducation nationale, le premier de l’Etat, affiche une petite hausse dans le projet de loi de finances (PLF) 2026 présenté mardi. Une hausse toutefois insuffisante, selon les syndicats, pour couvrir notamment les besoins de revalorisation de salaires.
La mission « enseignement scolaire » est dotée de 64,5 milliards d’euros – hors contribution aux retraites des fonctionnaires et opérateurs –, soit une hausse de 200 millions d’euros par rapport à la loi de finances 2025.
Ce budget « permet de mettre en œuvre la réforme du recrutement et de la formation initiale » des enseignants, l’une des mesures adoptées par l’ex-ministre de l’éducation Elisabeth Borne, d’après le dossier de presse du PLF. Cette réforme ramène les concours enseignants à bac + 3 au lieu de bac + 5, les étudiants étant ensuite élèves fonctionnaires pendant un an puis fonctionnaires stagiaires.
Malgré la baisse du nombre d’élèves en raison de la baisse de la natalité, le PLF prévoit 1,1 million d’emplois équivalent temps plein (ETP) – la moitié des agents de l’Etat – pour encadrer 13 millions d’élèves et apprentis, soit une augmentation de 5 440 ETP hors opérateurs, en lien avec l’entrée en vigueur de la réforme de la formation.
Cette prévision d’effectifs prend aussi en compte « une politique ambitieuse » pour améliorer « l’inclusion scolaire et à l’accompagnement social et médical des élèves » avec la création de 2 000 ETP, assure-t-il.
Pour Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, il s’agit « à première vue » d’une « augmentation très minime » susceptible d’être « mangée par l’inflation » et qui ne permet pas, notamment, de revaloriser « les salaires, les carrières ». Sollicité par l’Agence France-Presse, le ministère de l’éducation n’a pas fait de commentaires.
Pour l’enseignement supérieur et la recherche, le budget est également en légère hausse, à 31,25 milliards d’euros, contre 30,59 milliards en 2025. Cette hausse « soutient la poursuite des mesures déjà engagées dans le cadre de la loi de programmation de la recherche », dont « la relance de la filière nucléaire », indique le PLF.
En outre, le gouvernement reconduit les repas de restaurants universitaires à 1 euro pour les étudiants boursiers et prévoit de poursuivre l’effort de réhabilitation des logements en résidences étudiantes, mais ne finance pas de nouvelle réforme des bourses dans l’enseignement supérieur.
11 commentaires
Un budget en hausse de seulement 200 millions d’euros, c’est symbolique. Quel impact réel sur le terrain?
Symbolique, oui, mais c’est déjà mieux que rien. Les classes surchargées ne vont pas disparaître avec cette maigre augmentation.
Les fonctionnaires stagiaires après l’année d’élèves fonctionnaires, est-ce que cela ne va pas compliquer encore la formation des enseignants?
C’est le risque, surtout si les formations ne sont pas adaptées. Formidable en théorie, mais…
1,1 million d’équivalents temps plein pour 13 millions d’élèves, c’est un ratio qui donne à penser. Comment éviter le surmenage des enseignants?
Avec le recrutement à Bac +3, le surmenage semble inévitable. Une formation plus courte ne veut pas dire moins de travail en classe.
Intéressant de voir que le budget de l’éducation nationale augmente légèrement, même si les syndicats jugent cela insuffisant. Cela reflète-t-il les priorités réelles du gouvernement?
Il faudrait voir comment cette hausse se traduit concrètement dans les écoles. Les promesses ne suffisent pas toujours.
Les besoins en revalorisation salariale sont criants, mais avec la baisse de la natalité, est-ce vraiment la priorité budgétaire la plus urgente?
La réforme du recrutement des enseignants semble aller à l’encontre de l’exigence de qualité. Bac +3 au lieu de Bac +5, vraiment?
Peut-être une façon de contrer le manque d’enseignants, mais cela ne risque-t-il pas de dévaloriser le métier?