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L’AVIS DU « MONDE » – A NE PAS MANQUER

De phénomène marginal, le biopic est aujourd’hui devenu un genre majoritaire et incontournable de l’industrie cinématographique. Plus aucun pan de l’histoire culturelle ne semble pouvoir lui échapper : chaque moment historique, chaque vie d’artiste, devra désormais se laisser dévorer par le spectacle de l’embaumement. L’omniprésence du genre nous dit aussi quelque chose des spectateurs que nous sommes devenus : que nous reste-t-il à éprouver, devant un film ? Et le biopic, d’essence funèbre, de répondre : la nostalgie, comme affect de notre temps, qui croit bien plus au passé qu’aux possibilités du présent.

Face à ce constat, Nouvelle Vague, de Richard Linklater, s’avère être la première occurrence de ce qui pourrait être un biopic entièrement du côté de la vie, préférant célébrer le présent plutôt que d’ériger des mausolées.

On présentera succinctement Linklater, cinéaste important à l’œuvre aux mille visages : elle est expérimentale sans être intimidante, auteuriste et populaire. Si d’un film à l’autre l’homme s’astreint à ne jamais se répéter, on décèle chez lui une constante : le cinéma lui sert d’outil pour expérimenter sur la matière « temps ». Nouvelle Vague serait alors son expérience sur le temps mythique du biopic. Sur la table d’opération : rien de moins que Jean-Luc Godard (1930-2022), déjà parodié par Michel Hazanavicius dans un biopic faussement canaille (Le Redoutable, 2017) qui plantait l’artiste au milieu de Mai 68.

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11 commentaires

  1. Antoine Richard le

    Un biopic qui célèbre la vie plutôt que de s’attarder sur les regrets et les nostalgies passées. Une approche rafraîchissante dans le paysage cinématographique actuel.

  2. Claire D. Thomas le

    Un film qui donne envie d’explorer d’autres œuvres de Linklater, dont le style semble à la fois varié et cohérent.

  3. Louis N. Thomas le

    Le constat sur la nostalgie comme affect dominant est perso très juste. Les spectateurs cherchent-ils vraiment à survivre dans le passé plutôt qu’à construire le présent?

  4. La critique soulève une question intéressante sur notre rapport au passé. Faut-il vraiment tout commémorer ou laisser certaines choses s’effacer avec le temps?

  5. Sophie Robert le

    On pourrait voir cette tendance aux biopics comme un symptôme de notre époque, mais aussi comme une manière de redonner vie à des histoires méconnues.

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