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Nous, enseignant(e)s, enseignant(e)s-chercheur(euse)s et chercheur(euse)s à l’université Sorbonne Paris-Nord, souhaitons réagir avec force aux attaques inadmissibles contre notre communauté universitaire qui sévissent depuis plusieurs semaines.
Mercredi 26 novembre trois députés Rassemblement national (RN) se sont introduits sur notre campus de Villetaneuse, accompagnés par des médias d’extrême droite. Sans autorisation préalable, ils ont filmé les étudiant·e·s sans leur consentement et ont déversé des flots de haine racistes et islamophobes sur les réseaux sociaux.
Cette intrusion fait suite à plusieurs attaques contre les étudiant(e)s et plus particulièrement les étudiant(e)s susceptibles d’être identifié(e)s comme de confession musulmane. Des individus missionnés par Valeurs actuelles s’étaient déjà introduits au sein de l’établissement en octobre pour attaquer notre université, que cette publication d’extrême droite voudrait présenter comme un « temple du communautarisme musulman », citant des chiffres imaginaires et des propos arbitraires et décontextualisés fantasmant une collusion de l’établissement et de ses personnels avec leurs opinions nauséabondes.
Rappeler l’état du droit
Tout au contraire, notre université s’inscrit pleinement dans le cadre légal du code de l’éducation, dont l’article L. 141-6 indique : « Le service public de l’enseignement supérieur est laïque et indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique ; il tend à l’objectivité du savoir ; il respecte la diversité des opinions. Il doit garantir à l’enseignement et à la recherche leurs possibilités de libre développement scientifique, créateur et critique ».
S’il a pu arriver qu’une minorité d’étudiant·e·s, sur leur temps libre hors des cours et de manière discrète, pratiquent des prières, il faut à ce sujet rappeler l’état du droit. La liberté de culte ainsi que la liberté de réunion et d’association sont des libertés fondamentales. La jurisprudence du conseil d’Etat (CE) a confirmé en 2008 « le droit de chaque étudiant à pratiquer, de manière individuelle ou collective et dans le respect de la liberté d’autrui, la religion de son choix ».
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20 commentaires
Ces intrusions ne font qu’empirer le climat de tension déjà présent dans certaines universités.
C’est une vraie honte de voir certaines figures politiques alimenter ces tensions.
Pourquoi certain médias relaient des informations aussi fallacieuses ? Ça donne l’impression d’un soutien tacite à ces attaques.
C’est une question légitime, la responsabilité des médias est importante.
C’est inacceptable que des députés du RN s’attaquent à des étudiants sans autorisation. La haine n’a pas sa place sur un campus.
Oui, cette instrumentalisation politique est très inquiétante pour la liberté académique.
Les examens et les chiffres avancés par ces groupes sont clairement imaginaires. Comment peut-on publier de telles fake news ?
C’est le signe d’une instrumentalisation politique inquiétante.
Les attaques contre les étudiants musulmans sont particulièrement graves. On dirait que certains groupes cherchent à semer la division.
C’est une réelle menace pour le climat universitaire.
On dirait que certains groupes politiques cherchent à transformer l’université en champ de bataille idéologique.
C’est exactement ce que dénonce la communauté universitaire.
La liberté académique est un pilier fondamental qui mérite d’être défendu fermement.
Absolument, ces agressions directes en sont une attaque directe.
Cette situation rappelle à quel point la désinformation peut être dangereuses, surtout quand elle vise des institutions comme les universités.
Exact, ces manipulations médiatisées menacent le débat public.
La Sorbonne Paris-Nord doit être protégée contre ces dérives. Chaque universitaire a droit à un environnement sûr.
Tout à fait, la protection des étudiants est une priorité.
Les alarmes lancées par l’université semblent justifiées. Ces interventions sont clairement des opérations de déstabilisation.
Totalement d’accord, ces actions visent à diviser.