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Donald Trump a affirmé lundi 23 décembre, dans un avertissement, qu’il serait « sage » pour le président vénézuélien Nicolas Maduro de partir, au moment où les Etats-Unis renforcent leur pression sur Caracas.
Répondant à un journaliste lui demandant si l’objectif de Washington était de contraindre M. Maduro à quitter le pouvoir, le président américain a répondu : « C’est à lui de décider ce qu’il veut faire. Je pense que ce serait sage de sa part ». « Il peut faire tout ce qu’il veut. Tout ce qu’il veut, ça ne nous dérange pas. S’il veut faire quelque chose, s’il joue les durs, ce sera la dernière fois qu’il pourra jouer les durs », a-t-il encore dit lors d’une conférence de presse en Floride.
Le président américain a par ailleurs souligné que les Etats-Unis avaient déployé une « gigantesque armada » dans les Caraïbes, avec notamment le plus grand porte-avions du monde.
Donald Trump a réitéré lundi ses accusations selon lesquelles le Venezuela avait fait « des choses horribles aux Etats-Unis » en y envoyant notamment « [des] criminels, [des] prisonniers, [des] trafiquants de drogue, [des] malades mentaux et [des] incompétents ».
« Il doit partir »
Nicolas Maduro, dans un discours dont on ne sait s’il a été prononcé avant ou après les déclarations de Donald Trump, a lui estimé que le président américain « pourrait faire mieux dans son pays et dans le monde. Il s’en sortirait mieux dans son propre pays sur les questions économiques et sociales, et il s’en sortirait mieux dans le monde s’il s’occupait des affaires de son pays » plutôt que du Venezuela.
« Il n’est pas possible qu’il consacre 70% de ses discours et déclarations, de son temps, au Venezuela. Et les Etats-Unis ? Et les pauvres Etats-Unis, qui ont besoin de logements et d’emplois qu’il faut créer ? Que chacun s’occupe de son pays ! », a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis ont récemment annoncé la mise en place d’un blocus naval autour du Venezuela contre des pétroliers qu’ils considèrent comme étant sous sanctions. Ils en ont déjà saisi deux qu’ils accusent de transporter illégalement du pétrole vénézuélien. Un troisième a été poursuivi dimanche sans être saisi.
Les Etats-Unis procèdent par ailleurs depuis septembre à des frappes contre des bateaux qu’ils accusent de trafic de drogue, dans les Caraïbes et dans le Pacifique. Une nouvelle frappe dans l’est du Pacifique lundi a fait un mort, selon l’armée américaine, portant le bilan à au moins 105 personnes tuées sans forme de procès.
Soutien russe
Nicolas Maduro a reçu dans la journée un soutien appuyé de la Russie, à la veille d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée à la crise entre Washington et Caracas.
Le ministre vénézuélien des affaires étrangères Yvan Gil a en effet annoncé avoir eu un entretien téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov, assurant que les deux hommes avaient passé « en revue les agressions et les violations flagrantes du droit international », citant les « attaques contre des embarcations, exécutions extrajudiciaires et actes illicites de piraterie commis par le gouvernement des Etats-Unis ».
Moscou a diffusé de son côté un communiqué faisant savoir que les « ministres ont exprimé leur profonde préoccupation face à l’escalade des actions de Washington (…) La partie russe a réaffirmé son soutien total et sa solidarité » avec le Venezuela.
Nicolas Maduro, d’inspiration socialiste, est un fidèle allié de Vladimir Poutine, qu’il a notamment soutenu dès les premiers jours de l’offensive militaire russe en Ukraine.
Dans une lettre aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU, M. Maduro estime que « la piraterie d’Etat » des Etats-Unis « constitue une menace directe pour l’ordre juridique international et la sécurité mondiale ».
Les Etats-Unis accusent le Venezuela de se servir du pétrole, sa principale ressource, pour financer « le narcoterrorisme, la traite d’êtres humains, les meurtres et les enlèvements ». Caracas dément toute implication dans le trafic de stupéfiants et assure que Washington cherche à renverser M. Maduro pour s’emparer des réserves pétrolières de son pays, les plus grandes de la planète.







11 commentaires
Intéressant de voir comment les sanctions affectent l’économie vénézuélienne. Les industries locales, comme l’or et le lithium, pourraient-elles s’en remettre ?
C’est vrai, ces secteurs sont sous pression depuis un certain temps déjà.
Nicolas Maduro quitte ? Espérons que les droits des travailleurs des mines et du pétrole soient mieux protégés, peu importe qui dirige.
C’est un point crucial, surtout dans un secteur aussi stratégique.
Les États-Unis renforcent leur pression au moment où les prix du pétrole chutent. Coïncidence ou stratégie calculée ?
Cela ressemble plutôt à une stratégie, surtout avec les tensions actuelles.
Les tensions politiques au Venezuela ont un impact direct sur les marchés des matières premières, notamment le pétrole. Cela pourrait influencer les prix à l’international.
Tout à fait, les perturbations dans un tel pays producteur clé peuvent avoir des répercussions mondiales.
Mais est-ce que les entreprises minières du pays pourraient aussi être affectées ?
Les déclarations de Trump doivent être prises au sérieux. Le Venezuela dispose d’énormes réserves de pétrole et de minerais, ce qui en fait un acteur clé sur la scène internationale.
Exactement, ces ressources sont un enjeu majeur pour les grandes puissances.