Michel Piccoli, Orson Welles, Marilyn Monroe…

La carrière audacieuse de Michel Piccoli en images ; les films fondateurs des frères Lumière saisis chacun par un photogramme ; des photos et des lettres inédites de Marilyn ; le classique livre d’entretiens avec Orson Welles réédité.

VIE ARTISTIQUE. « Michel Piccoli », d’Olivier Père

Peu d’acteurs en France auront eu tout à la fois la durée, la diversité et l’audace de sa carrière ­cinématographique. Petit mémento : entre 1943 et 2015, Michel Piccoli (1925-2020) s’illustre chez Jean Renoir (French Cancan, 1955), Luis Buñuel (La Mort en ce jardin, 1956), Jean-Pierre Melville (Le Doulos, 1962), Jean-Luc Godard (Le Mépris, 1963), Jacques Demy (Les Demoiselles de Rochefort, 1967), Alfred Hitchcock (L’Etau, 1969), Claude Sautet (Les Choses de la vie, 1970), Marco Ferreri (La Grande Bouffe, 1973), Claude ­Chabrol (Les Noces rouges, 1973), Marco Bellocchio (Le Saut dans le vide, 1980), Leos Carax (Mauvais sang, 1986), Youssef Chahine (L’Emigré, 1994), Jean-Claude Brisseau (L’Ange noir, 1994), Manoel de Oliveira (Je rentre à la maison, 2001) ou Nanni Moretti (Habemus papam, 2011).

Cette internationale du cinéma d’auteur et cette cohorte de chefs-d’œuvre, Michel Piccoli les sert, c’est un peu le paradoxe, sans jamais avoir été jeune premier, sans davantage devenir une star. Ce mystère, l’approche en profondeur d’Olivier Père permet de le saisir au plus près, dans Michel Piccoli. Le génie du jeu, qui ­propose de suivre chronologiquement la vie artistique de l’acteur. L’iconographie qui l’accompagne, constituée d’images issues d’archives personnelles et de photographies de tournage, témoigne de l’impressionnante et insolite richesse du parcours de Piccoli. Une grande diversité typologique y apparaît, autour de quelques ­figures récurrentes : hommes d’Eglise, séducteurs cyniques, normopathes empesés, bourgeois éruptifs, monstres froids et pervers. Du côté du pouvoir comme de celui de la révolte, du point de vue de la faiblesse comme de celui de la violence, ce sont les attributs mêmes de la virilité triomphante et de ses pathologies qui semblent attaqués à ­travers les rôles qu’on lui confie.

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