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La biographie en images du regretté Martin Parr ; un classique de Robert Frank ; vestiges d’un chemin de fer colonial en Côte d’Ivoire vu par François-Xavier Gbré ; les paysages de jeux vidéo de Pascal Greco ; Marion Gronier dans des institutions psychiatriques ; le rap américain des 1990 à 2010 vu par Maï Lucas ; Eric Tabuchi sur la piste de ses parents ; Les Lakota à Wounded Knee, suivis par Simon Vansteenwinckel.
BIOGRAPHIE. « Complètement paresseux et étourdi », de Martin Parr avec Wendy Jones
Le célèbre photographe Martin Parr, mort le 6 décembre, à l’âge de 73 ans, des suites d’un cancer, était connu chez les journalistes pour être un client difficile – il ne répondait que par monosyllabes. L’écrivaine Wendy Jones avait déjà tenté de raconter sa vie, il y a quinze ans, avant de renoncer, vaincue par son mutisme. Elle a finalement réussi en contournant le problème : les deux ont sélectionné dans les archives immenses du Britannique – plus de 48 000 photographies – 150 images de toute sorte, rangées de façon chronologique, qu’elle lui a données à commenter. On y trouve bien sûr les photos caustiques aux couleurs criardes qui ont marqué sa carrière, mais aussi celles d’auteurs qui l’ont influencé (Robert Frank, Garry Winogrand), ainsi que des documents personnels – comme le bulletin de classe de collège où son prof de français l’avait qualifié d’élève « complètement paresseux et étourdi ».
Cette drôle d’autobiographie est un régal à lire, car on retrouve dans les textes écrits à la première personne à la fois le style direct et l’humour pince-sans-rire qui caractérisent sa photographie. Sans en avoir l’air, le photographe distille aussi, par petites touches, l’esprit qui anime son travail depuis ses débuts, et en particulier sa volonté obstinée de rompre avec la photographie classique des années 1970, dominée par le reportage et les images « artistiques » en noir et blanc. « Je n’avais aucun désir d’aller à la guerre, de quelque façon que ce soit, écrit-il. Je suis allé au supermarché du coin parce qu’à mes yeux, le front était là. »
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18 commentaires
Les Lakota à Wounded Knee est un sujet historique puissant, et Simon Vansteenwinckel doit l’avoir traité avec la gravité qu’il mérite.
Oui, ce sujet nécessite une grande attention et une approche respectueuse.
On dirait que la photographie documentaire est bien représentée dans ce dossier, ce qui est enrichissant.
Tout à fait, ces regards sur des réalités complexes sont précieux.
Dommage de ne pas avoir pu inclure plus de détails sur les expositions, cela permet pourtant de mieux comprendre l’impact de ces photographes.
C’est vrai, un peu plus de contexte aurait été apprécié pour mieux apprécier leur influence.
La photographie est un art fascinant, et ces expositions mettent en lumière des perspectives uniques sur le monde.
Absolument, chaque photographe a sa propre manière de capturer l’essence d’un lieu ou d’une époque.
Eric Tabuchi explore des thèmes personnels à travers ses images, ce qui doit être très personnel et poignant.
Ses images doivent raconter une histoire intime et universelle à la fois.
Les paysages de jeux vidéo traitées par Pascal Greco doivent offrir une vision intrigante des univers virtuels.
Certainement, ces univers méritent d’être explorés sous un angle photographique inédit.
Le travail de Marion Gronier sur les institutions psychiatriques doit être à la fois poignant et nécessaire.
Je pense qu’elle aborde des sujets souvent ignorés avec une grande sensibilité.
Le rap des années 1990-2010 est un volet intéressant à documenter, surtout à travers l’objectif de Maï Lucas.
C’est vrai, la photographie permet de capturer l’esprit de cette époque musicale.
Martin Parr avait un style bien à lui, entre humour et criticité sociale.
Exact, ses travaux restent marquants par leur audace et leur originalité.