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La biographie en images du regretté Martin Parr ; un classique de Robert Frank ; vestiges d’un chemin de fer colonial en Côte d’Ivoire vu par François-Xavier Gbré ; les paysages de jeux vidéo de Pascal Greco ; Marion Gronier dans des institutions psychiatriques ; le rap américain des 1990 à 2010 vu par Maï Lucas ; Eric Tabuchi sur la piste de ses parents ; Les Lakota à Wounded Knee, suivis par Simon Vansteenwinckel.

BIOGRAPHIE. « Complètement paresseux et étourdi », de Martin Parr avec Wendy Jones

New Brighton (Royaume-Uni), 1983-1985. Extrait de la série « The Last Resort ». Photo extraite de « Complètement paresseux et étourdi », de Martin Parr avec Wendy Jones.

Le célèbre photographe Martin Parr, mort le 6 décembre, à l’âge de 73 ans, des suites d’un cancer, était connu chez les journalistes pour être un client difficile – il ne répondait que par monosyllabes. L’écrivaine Wendy Jones avait déjà tenté de raconter sa vie, il y a quinze ans, avant de renoncer, vaincue par son mutisme. Elle a finalement réussi en contournant le problème : les deux ont sélectionné dans les archives immenses du Britannique – plus de 48 000 photographies – 150 images de toute sorte, rangées de façon chronologique, qu’elle lui a données à commenter. On y trouve bien sûr les photos caustiques aux couleurs criardes qui ont marqué sa carrière, mais aussi celles d’auteurs qui l’ont influencé (Robert Frank, Garry Winogrand), ainsi que des documents personnels – comme le bulletin de classe de collège où son prof de français l’avait qualifié d’élève « complètement paresseux et étourdi ».

Cette drôle d’autobiographie est un régal à lire, car on retrouve dans les textes écrits à la première personne à la fois le style direct et l’humour pince-sans-rire qui caractérisent sa photographie. Sans en avoir l’air, le photographe distille aussi, par petites touches, l’esprit qui anime son travail depuis ses débuts, et en particulier sa volonté obstinée de rompre avec la photographie classique des années 1970, dominée par le reportage et les images « artistiques » en noir et blanc. « Je n’avais aucun désir d’aller à la guerre, de quelque façon que ce soit, écrit-il. Je suis allé au supermarché du coin parce qu’à mes yeux, le front était là. »

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18 commentaires

  1. Les Lakota à Wounded Knee est un sujet historique puissant, et Simon Vansteenwinckel doit l’avoir traité avec la gravité qu’il mérite.

  2. Dommage de ne pas avoir pu inclure plus de détails sur les expositions, cela permet pourtant de mieux comprendre l’impact de ces photographes.

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